Tomgrot l'Egaré

La première bataille de Tomgrot l’oppose aux Gays-riers du Chaos de Bastien. Quand il apprit que je ne jouerais que des Gobelins de la Nuit pour cette empoignade à 1000 points, il a revisité sa liste d’armée et décidé de ne m’opposer que des Maraudeurs ! Ca va saigner !


A force de coups de tête et de Kikoup’, Tomgrot avait réussi à convaincre un chef de Clan Gobelin de la Nuit d’écouter ses « conseils » et de lui confier le commandement de ses troupes. Les petites créatures s’étaient donc mises en route pour réaliser le projet grandiose de leur nouveau maître : raser jusqu’à la dernière pierre du dernier château de Bretonnie !

Hélas, le légendaire sens de l’orientation de Tomgrot avait légèrement fait dévier sa petite WAAAGH ! vers le Nord. Après de longs mois de marche, les Peaux-Vertes atteignirent une terre froide et aride. Les habitants étaient de solides humains, presque aussi sauvages et braillards que ses propres troupes.

Tomgrot jeta sur sa carte du Vieux Monde un regard lourd d’incompréhension. Puis, il désigna un coupable parmi les Gobelins qui passaient par là et l’exécuta sur le champ pour « incompétence crasse ».

Enfin, se disant qu’après tout ces adversaires en valaient bien d’autres, il fit transmettre ses ordres pour que les troupes se déploient…


Je dispose de trois pavés de 20 Gobelins de la Nuit (dont un d’archers) contenant chacun deux Fanatiques. Pour épauler mes troupes (qui en ont bien besoin), je dispose d’un véritable arsenal de machines de guerre : Baliste, Lance-Rocs et Catapulte à Plongeurs de la Mort ! A 1000 points, ce n’est pas si mal ! Chacune de mes unités abrite un personnage : j’ai donc deux Chamans Gobelins de la Nuit de niveau 2 et un Grand Chef Gobelin de la Nuit porteur de la Grande Bannière (avec un commandement aussi minable, ça risque de servir !)

De son côté, Bastien joue deux unités de 5 Cavaliers Maraudeurs, un pavé de 20 Maraudeurs, un second pavé de 20 Maraudeurs accompagnant notre bon ami Wulfrik le Vagabond, deux fois 5 Chiens du Chaos et enfin un Héros exalté de Korne sur Juggernault histoire de donner un peu de punch quoi…

Globalement la bataille se passe à merveille. Bastien pensait que je n’avais qu’un ou deux Fanatiques au maximum et est donc venu me dire bonjour avec ses Cavaliers Maraudeurs pendant que je l’arrosais copieusement de tirs en tous genres. Je n’ai même pas dû combattre, ses deux unités ont mordu la poussière vite fait bien fait ! Les Fanatiques permirent de bloquer le pavé de Maraudeurs loin des combats et il ne fut jamais engagé au corps à corps !

Le flanc gauche était quand à lui mal engagé : il comptait ma baliste, mon Lance-Rocs et 20 Lanciers pour tenir face à deux unités de Chiens du Chaos et au général adverse. Dans la peur d’être pris pour cible par mes machines de guerre, le fier guerrier se cachait derrière ses braves toutous pendant son avance. Résultat des courses : la moitié des Chiens furent abattus par mes tirs et son général reçut un rocher de dix tonnes sur le coin de la figure le tour précédent sa charge !

Les Chiens survivants chargèrent ma baliste mais mes trois Gobelins servants ne se laissèrent pas faire et repoussèrent leur assaut en deux tours !

Pour terminer en beauté, Wulfrik déboula derrière mes lignes avec ses petits camarades de jeu et annonça qu’il ferait de la purée avec le Chaman placé dans l’unité juste devant lui. Comme je ne désirais pas vraiment vérifier qui de son champion chaotique ou de mon lanceur de sorts Gobelin était le meilleur en combat rapproché, j’ai décidé de sortir mon personnage de son unité avant que celle-ci fasse demi-tour. Loin de se laisser démonter bien qu’il ne se fut pas attendu à cela, l’horrible barbu engagea seul mes 20 archers et fut rapidement mis en déroute (quand on commence un combat avec un malus de 5 à la résultante du combat, il ne faut pas s’étonner…) ! Ses maraudeurs mirent en fuite mes servants de machine de guerre de la catapulte avant de se faire balayer par la contre-charge de mes fiers lanciers. Résultat : un massacre comme je n’en avais que rarement vu !

Pas si terribles ces hommes du Nord… Tomgrot se gratta la tête en tentant de lire la nouvelle carte qu’il tenait entre ses grosses mains. Il ne savait évidemment pas lire le langage sombre parlé par les barbares (en fait, il ne savait pas lire du tout) et n’était même pas certain de tenir le parchemin dans le bon sens.

Après quelques instants passés à contempler fixement la carte, Tomgrot sentit un filet de bave lui couler sur le menton. C’était le signe envoyé par Gork qu’il était temps que l’action reprenne ! Il s’essuya d’un revers du bras et fit repartir sa WAAAGH ! à bord des rapides navires nordiques. De cette manière, il pourrait aborder les terres de Bretonnie par là où on ne l’attendait pas…

Tout le voyage durant, Tomgrot se félicita de sa fine stratégie. Plusieurs mois passèrent et ils durent faire de fréquentes escales pour se ravitailler. Le temps et l’ennui aidant, les Gobelins du bord s’étaient rapidement multipliés jusqu’à ce que chaque centimètre carré de tous les navires soit occupé par un petit Peau-Verte couinant. De nombreuses embarcations de fortune plus ou moins flottantes étaient amarrées aux vaisseaux les plus importants et débordaient elles aussi. Il n’était pas rare que des paquets de dix à quinze Gobelins tombent à la mer sous l’œil indifférent de Tomgrot. Parfois, c’était un radeau complet qui se détachait ou sombrait brusquement. Mais ces pertes étaient très vite compensées.

Finalement, la horde verte atteignit une côte à la végétation luxuriante.
« Verte Bretonnie ! » pensa Tomgrot avec émotion. Il fit pénétrer ses hommes dans les sous bois étouffants en se disant qu’il finirait bien par tomber sur une ville. C’est d’ailleurs ce qu’il fit. Cependant, il trouva l’architecture bretonnienne très singulière. Plus étrange encore, il ne rencontra pas les fiers chevaliers dont on lui avait tant parlé. A la place lui faisaient face d’étranges créatures bleuâtres et couvertes d’épaisses écailles…

Abattant un nouveau Gobelin désigné responsable de cette légère déviation, Tomgrot empoigna son Kikoup’ et se prépara à castagner les Hommes-Lézards en poussant un long soupir de lassitude.


Caramba ! Encore raté… Mais je sens que Tomgrot se rapproche insensiblement des terres de Bretonnie qu’il convoite tant.

Nous jouons une relativement grosse bataille : 2500 points. L’originalité de ma liste est qu’elle ne comporte absolument aucun Orque ! 2500 points de Gobelins et Gobelins de la Nuit ! Il y en a partout… J’ai dû employer toutes mes troupes plus celles de Bry, le frère de Kevin. La ligne de bataille est vraiment très impressionnante je dois dire.

Kevin aligne quant à lui un Prêtre-Mage et sa garde rapprochée. Pour me donner un peu de puissance au corps à corps, j’ai planqué pas moins de douze Fanatiques dans mes sept unités de vingt Gobelins de la Nuit !

Hélas, cela signera mon arrêt de mort. Il suffira à Kevin d’envoyer ses deux Nuées de la Jungle (que je ne suis pas parvenu à éliminer à temps malgré trois Chamans gonflés au possible et quelques dizaines d’archers) pour en faire sortir la plupart. Le reste de la bataille sera ponctuée de sorts à longues distances du Prêtre-Mage pour bousiller mes troupes petit à petit. Les flancs furent enfoncés par un Vénérable Stégadon à gauche et par des Saurus et des myriades de Skinks à droite…


Tomgrot regardait s’éloigner ces côtes si inhospitalières à bord d’un des navires nordiques. Ses Gobelins avaient été proprement balayés par les créatures indigènes. Qu’importe ; ils seraient à nouveau légion à la prochaine bataille et cette fois il comptait bien être à la pointe de l’assaut pour faire écouter ces maudits Gob’ plutôt que derrière les lignes pour les empêcher de repartir sans lui…

Reprenant l’épaisse plaque de métal gravée qu’il avait ramassée sur le cadavre d’un des lézards géants et qui était sa nouvelle carte maritime, Tomgrot jugea qu’il ne tarderait plus à atteindre le port de Bordeleau…

Tomgrot accosta sur une terre nouvelle. Il tomba à genoux sur la plage et embrassa la terre tant convoitée de Bretonnie.
« Loué soit Gork, mon errance touche à sa fin ! »

Il se redressa, mit un peu d’ordre dans les rangs de ses Gobelins et se mit en quête d’adversaires. Il tomba par hasard sur un clan Orque qu’il « persuada » de rejoindre son armée. La rixe lui coûta bon nombre de ses Gobelins mais les Orques finirent par le reconnaître comme leur chef.
Tout allait donc pour le mieux jusqu’à ce qu’il rencontre une armée ennemie. Quelque chose clochait. Il tentait vainement de déterminer quoi au juste en faisant aligner ses troupes mais ne parvenait pas à mettre le doigt dessus.

Les célèbres chevaliers étaient là, bien que leurs montures lui semblent étranges…

Il y avait des archers également, bien que leurs armes lui semblent bien sophistiquées…

Peu avant que la bataille ne débute, on lui amena un éclaireur ennemi fait prisonnier. Il le considéra un instant sans pouvoir déterminer pourquoi au juste tout cela lui paraissait si anormal.

Puis, abandonnant toute tentative de comprendre, il s’avança pour tordre le cou du captif afin de rejoindre la ligne de bataille. Et c’est là qu’il eut une révélation. La nuque de l’éclaireur se brisa si facilement sous les grosses mains vertes et tannées de Tomgrot qu’il ne pouvait s’agir d’un humain !

Il lâcha le corps sans vie et sentit une rage hélas bien familière monter en lui.

-Qu’on m’amène le Gobelin désigné responsable de la navigation…


Tomgrot à maille à partir avec une bande d’Elfes Noirs qui se demandent certainement d’où peuvent bien sortir tous ces Peaux-Vertes. Nous jouons à 1500 points et j’affronte Sacha pour la seconde fois seulement (la première depuis la ressortie du livre d’armée des Elfes Noirs).

J’ai recruté deux gros pavés d’Orques armés de deux Kikoup’, 15 Orques Sauvages, 20 Gobelins de la Nuit (sans Fanatique), une douzaine d’archers Orques (pour le nombre), trois Chars à Sangliers et quatre Trolls de Pierre. Tomgrot mène cette fois l’assaut avec un autre Grand Chef Orque portant la Grande Bannière (Totem Esprit de Mork) et un Grand Chef Gobelin de la Nuit.

Le déploiement voit Sacha masser toutes ses troupes sur le flanc droit, ne laissant que 5 Chevaliers sur Sang Froid tenir le flanc gauche. La mauvaise nouvelle, c’est que Malus Darkblade les rejoins.

Ces maudits traverseront la table en enfonçant mon premier pavé d’Orques avec le porteur de la Grande Bannière, puis mettront plusieurs tours à vaincre mes Trolls.

Au milieu de la table, Tomgrot et ses gars se frotteront à la Garde Noire (seulement un rang de cinq), rejoins par un Assassin doté de six attaques. Tomgrot le réduira heureusement rapidement au silence. Je remporte le premier tour de corps à corps grâce au poids du nombre, mais les trois survivants finissent par me mettre en déroute ! Je fuis hors de portée et Tomgrot survivra même à la bataille.

Sur le flanc droit, mes Orques Sauvages couvrent l’avance des Chars à Sangliers avant de se faire charger par les Corsaires et la Sorcière. Sacha a une mauvaise surprise quand il se rend compte du nombre d’attaques qu’il va devoir essuyer (lui-même n’avait tué personne) mais mon jet est calamiteux et cela ne me permet pas de l’emporter. Je fuis donc piteusement pour m’arrêter juste devant mes Chars. Les Corsaires rattraperont les Orques Sauvages et emboutiront le Char du milieu. A mon tour, un autre Char continue sa route vers les tireurs au bout de la table alors que mon troisième charge le flanc de la mêlée ! C’en est trop pour les Corsaires qui déroutent complètement. Les prochains tours se passeront à exterminer sa Baliste à Répétition et ses Arbalétriers.

A la fin de la partie, il ne reste presque plus de figurines sur la table. Le score est très serré (moins de cent points d’écart) et c’est donc une Egalité.


La bataille se termina sans qu’aucun des deux adversaires ne pris un avantage décisif. Jugeant qu’il serait préférable de préserver ses forces pour les Fils de La Dame, Tomgrot ordonna qu’on embarque sans tarder.
De toute façon, il avait ce qu’il désirait. Il avait trouvé un parchemin sur le corps du chef des Corsaires ; cette nouvelle carte le mènerait sans faillir à destination.

L’infaillible instinct de ceux qui ont comme lui roulé leur bosse de part le Vieux Monde (et au-delà) lui commanda de tourner le parchemin jusqu’à ce que le grand signe « Z » se retrouve sur la gauche.

« Tremble, Bordeleaux ; tes jours sont comptés ! »