Les Azt'Orcs de Quetzalc'Orc'Atl

     
Les Peaux-Vertes infestent la totalité du mode connu, mais peu nombreux sont ceux qui survivent dans les terres hostiles de la jungle de Lustrie. Les Hommes-Lézards, seigneurs et maîtres de cet environnement n'hésitent pas à les massacrer, eux qui vont à l'encontre du Grand Dessein.

Il existe néanmoins plusieurs exceptions et certaines tribus survivent voire prospèrent au sein de ce milieu inhospitalier et étouffant, allant jusqu'à s'adapter pour être au moins autant à l'aise que les sauriens dans la jungle. En effet, les capacités d'adaptation des créatures vertes ne sont égalées que par les enfants du Rat Cornu.

Une de ces tribus est celle des Azt'Orcs. Son fondateur est un Orque du nom de Ratgut, un être né du. Cet Orque est apparu au Nord de la Lustrie en tant que simple guerrier d'une petite tribu d'Orques sauvage dont le terrain de chasse se situait entre Naggaroth et la jungle. Cette zone était le lieu de conflits très réguliers entre Druchiis et Sauriens, ce qui plaisait bien à nos Orques, qui avait toujours quelqu'un à qui coller des mandales à proximité. Tout ce beau monde se bastonnait dans la joie et la bonne humeur jusqu'à l'arrivée d'un dynaste Druchii particulièrement haineux à l'encontre des Peaux-Vertes qui lança des campagnes d'extermination dans toute la région pour débarrasser les siens de ce fléau. Les Orques, surpassés en nombre et en moyens par la racaille elfique furent massacrés, notamment la tribu de Ratgut. Lors du massacre des siens, Ratgut fut seulement assommé et laissé pour mort par les elfes noirs. Seulement, quelques jours plus tard, il se réveilla, seul au milieu des cadavres de ses congénères. Son cerveau limité lui fit néanmoins comprendre qu'il devait quitter les lieux. Cependant, son coma lui avait laissé des visions grandioses, où il devenait un Orque remarquable, participant à un concours de coup de boules avec Gork (ou Mork) lui-même ou encore en battant le record de sa tribu du lancer en longueur de skink vivant.

L'esprit empli de ces visions, il partit vers le sud sans trop savoir pourquoi. Arrivé à la frontière de la jungle, il considéra cet endroit comme un cadeau des dieux verts qui, il en était convaincu, l'avaient guidé jusqu'ici. A peine avait-il atteint la lisière pour pénétrer ce nouveau monde qu'il fut assailli par plusieurs skinks caméléons qui l'arrosèrent de projectiles empoisonnés. Evidemment, tous touchèrent leur cible et Ratgut commença rapidement à avoir de nouvelles hallucinations et s'effondra. A son réveil, il se trouvait au milieu des cadavres de ses assaillants, qui semblaient avoir été broyés par une arme gigantesque. Après avoir festoyé des infortunées victimes, Ratgut se sentait en pleine forme malgré les assauts empoisonnés des lézards.

Sans plus réfléchir, il poursuivit sa route hasardeuse jusqu'à atteindre ce qui semblait être une ruine très ancienne. Il continua sa route et entra, parce qu’il n'avait rien d'autre à faire. Il s'agissait d'une ancienne cité-temple des hommes-lézards, abandonnée depuis leurs affrontements avec les troupes du Chaos des millénaires avant sa naissance. Le lieu semblait habité d'énergies magiques - Ratgut sentait un picotement jusque dans ses os - bien que relativement mineur dans les préoccupations des sauriens ce qui expliquait sans doute qu'il n'avait pas été réinvesti par ses précédents occupants.

A la recherche de quelque chose à boire, Ratgut pénétra dans le temple au centre des ruines. Il ressentit alors une douleur terrible à la tête, chose qui ne lui était encore jamais arrivé. Dans sa douleur, il sortit son Kikoup' et commença à tout casser autour de lui dans un délire frénétique. Alors qu'il se jetait sur un bibelot en or sans intérêt apparent, celui-ci se mit à bouger et un serpent en sortit. Celui-ci parla à Ratgut, qui se calma aussitôt et décida de l'écouter. Il n'avait en effet pas grand-chose d'autre à faire, et le serpent serait peut-être comestible après son discours. Le serpent, qui possédait des plumes, ce qui ne choqua pas l'Orque, se présenta en tant qu'Avatar de Gork et Mork sous leur forme « eud'la Jung' », un gigantesque serpent à plumes, qui n'apparaissait qu'aux orques de la jungle pour s'opposer aux Hommes-Lézards. Il lui expliqua sa mission : « je cherch' un Orque kapabl' eud conkir eul'jungl, kassé des tèt’ de sakamins é fèr le pluss gro barbek de tou lé tan ! ». Ratgut ne comprit pas la moitié du discours et commençait à s'ennuyer, mais la perspective de casser des têtes lui plaisait, même s’il ne voyait pas vraiment en quoi cette histoire le concernait. Lui, il voulait juste taper des gens et jeter des skinks.

Le serpent poursuivit : « cé twa k'lé Dieu y zon choizi pour fèr ce barbek ! Tu doi r’cruté dé z’orcs et tapé cè sal tas d'ékaille. »

Ratgut avait tout compris, et sa réponse fut mûrement réfléchi. Après 0,1 secondes de délibération avec lui-même, il répondit : « OK ». A peine avait-il fini sa réponse que le serpent hurla et se jeta dans la bouche de l'Orque. Ce dernier entendit alors une voix dans sa tête vide « Té plu Ratgut maint'nan, té eul'profèt eud'la Jung', té Quetzalc'Orc'Atl ! »

A son réveil, il ne savait plus très bien s’il s'agissait d'un rêve ou non, aucune trace des destructions dans le temple n'était encore présente, et pas de plume de serpent. Il était cependant convaincu qu'il avait trouvé le but de son existence, et s'empressa de « réfléchir » à un plan pour mener sa mission de barbek à bien.