La compagnie des 7 pêchers capitaux

Wargh les gueulards …


Me revoilou avec une petite nouveauté.

J’ai pu me faire les dents sur les premières conneries que je vous ai déjà publiées.


Aujourd’hui, en parallèle des autres projets, j’en attaque un nouveau …

… une histoire un peu plus sérieuse … de gob’z.


Le projet se base entièrement sur une image que j'ai beaucoup aimé ...


Il s’agit de la création d’une bande de 7 mercenaires gobelins (les 7 pêchers capitaux) et de leurs aventures à travers le vieux monde.

Les premiers textes concerneront la création de la bande puis je partirais sur leurs aventures … une par race en fait …

Ils devraient ce faire du monde entier un ennemi d’ici la fin …


Vous avez jusqu’ici eut le droit à mes tout premiers textes et c’est donc la première fois que je me lance dans une histoire un tant soit peu cohérente et sur la durée ….

… je compte donc pas mal sur vos avis et retours pour essayer de m’améliorer (mis à part l’orthographe.. lol)

Voici le premier texte

Mey se débattait dans son filet en se demandant comment il avait pu en arriver là. Deux hommes bêtes poussaient de temps à autre le gobelin du bout de leur lance en se grognant dessus. Le chaman avait compris qu’ils n’étaient pas d’accord sur la façon de le bouffer … l’un semblait vouloir le démembrer tout de suite pour s’en repaitre cru tandis que l’autre désignait son feu de camp encore allumé et voulait probablement le cuire avant … Comment son addiction au Chiit avait-elle pu le mener à finir sa vie au milieu de ces bois à attendre que ces mutants décident de la façon de le tuer. Il y a quelques mois, il était encore l’un des chamans de la tribu de Z’Akro Du’Pët’s, des gobelins de la nuit vivant dans les montagnes noires. La découverte du Chiit, drogue naine que l’on consomme avec du tabac l’avait rendu particulièrement faignant et le grand chaman en chef, Chil’Om l’avait fait exclure de la tribu. Il avait volé quelques parchemins avant de partir et comptait les étudier plus tard … cela faisait deux mois qu’il remettait à demain la lecture de ces derniers … Cette nuit, il s’était fait capturer par un groupe de cinq hommes bêtes en maraude et se trouvait suspendu à une branche enchevêtré dans un filet …il allait se coucher après une petite cigarette de son cru quand cela était arrivé, il ne les avait ni entendu ni vu arriver dans sa transe.

Le plus costaud des mutants poussa un vagissement qui fit taire ses congénères. Il avait tranché sur le sort du gobelin et son verdict serait loi. Les autres le regardèrent avant de s’écarter pour le laisser s’approcher de leur proie. Mey vit le regard rouge du chef qui s’avançait vers lui, sa lame rouillée au clair. Sa vie allait s’arrêter là. Le chef attrapa le filet dans sa main gauche et arma son bras pour occire le gobelin quand un bruit se fit entendre de l’autre côté de la petite clairière.

« Hé ben alor, on aten pa Patrik ? » dit une voix depuis les ombres.

Le feu de camp se mourrait petit à petit et n’éclairait plus beaucoup quand une forme encapuchonnée entra dans la faible lumière. Il était petit et portait une cape qui lui couvrait le visage et descendait jusqu’au pied.

La forme fit deux pas et s’immobilisa. Les hommes bêtes parurent surpris par cette intrusion et ne bougèrent pas.

Ils regardaient tour à tour l’intrus et leur chef dans l’attente de l’ordre de le tuer lui aussi.

Le chef lâcha le filet et avança lui aussi vers la petite créature venu perturber leur repas. Il ne devait pas faire plus d’un mètre cinquante de haut et ne semblait pas menaçant. Lui, faisait deux mètre dix de haut, tout en muscles. Il regarda le nouveau venu et souri, dévoilant ses crocs à la lumière blafarde du petit feu … ses yeux rougis reflétaient les flammes et un peu de bave coulait de la commissure de ses lèvres. D’un grognement de dédain, il fit signe à sa troupe de se charger de l’intrus et commença déjà à se retourner. Les deux mutants les plus proches se regardèrent et avancèrent de concert sans se presser en tenant leur arme devant eux. Ils souriaient déjà de ce complément de viande inattendu …

Deux petites explosions retentirent et les deux hommes bêtes partirent à la renverse. Les autres mutants sursautèrent sans réagir et le chef se retourna pour voir deux membres de sa petite troupe allongés définitivement sur le sol. Il regarda de nouveau l’intrus … il ne semblait pas avoir bougé, pourtant, deux pistolets encore fumants gisaient à ses pieds.

« Sé pat ré poli tou sa … » dit l’intrus en secouant lentement la tête.

Le chef regarda à nouveau les deux morts, les pistolets au sol puis le petit être à la capuche.

Il rugit comme une bête démente et se lança à la charge de l’opportun. Sur ce mouvement, ces deux congénères firent la même chose. L’intrus ne bougeait toujours pas ….

Lorsque le premier assaillant fut sur lui, il fit un pas de côté pour esquiver la lance en pivotant sur lui-même et profita du mouvement pour lui asséner un coup à la tête avec une ancre de navire. L’un des crochets pénétra dans un bruit écœurant le crane de la bête et il tira sèchement sur l’arme pour se servir du corps comme bouclier. La lance du deuxième mutant pénétra celui de son camarade. Le temps de la retirer, il tombait en arrière en tenant ses mains sur sa gorge d’où jaillissait un geyser de sang et le manche d’un glaive enfoncé jusqu’à la garde.

Le chef qui arrivait sur lui s’arrêta net dans son élan en voyant les corps de ses deux acolytes tombant au sol …

L’inconnu avait repris une position statique, ses traits cachés sous sa cape … on pouvait voir son ancre trainer au sol devant lui. Le chef toisa l’intrus et rugit de toutes ses forces un hurlement de défi.

Lentement, les pans de la cape s’écartèrent et les bras du nouveau venu remontèrent pour faire tomber sa capuche …

C’était un gob’s ! Il avait une coupe de cheveux étrange avec d’épaisses tresses noires qui lui tombaient jusqu’aux épaules, plusieurs boucles d’oreilles et une sorte de monocle sur l’œil gauche. Il portait une armure légère qui lui couvrait le haut du torse et l’épaule droite. Sa jambe gauche était manquante et une jambe de fer y était fixée à la place. Le chef de la troupe regarda son adversaire. Son glaive était toujours dans la gorge de l’un homme bête et son ancre était au sol … il ne semblait pas avoir d’autres armes. Avec sa jambe, il ne devrait pas  lui offrir trop de résistance. Calculant la distance, il se lança en avant, son sabre devant lui.

Le gobelin fit trois pas rapides en arrière pour se mettre hors de portée. La lame du chef ne rencontra que le vide. Il se redressa lentement pour toiser l’avorton qui osait le défier face à lui. Leur regard se croisa. Le gobelin sourit, puis leva sèchement sur son bras gauche. L’ancre était restée au sol légèrement en arrière. En la ramenant à lui, elle attrapa le mollet du chef qui s’étala sur le dos. Le temps qu’il ne comprenne ce qui lui arrivait, l’ancre décrivit un nouvel arc de cercle et vint se ficher dans son épaule, lui faisant lâcher son arme dans un râle de douleur.

Il vit alors le gobelin se pencher au-dessus de lui alors qu’il tenait son bras meurtri.

« La bize a Morfé ! »

Le gob’z leva sa jambe gauche et planta son exterminé dans la gorges de l’homme bête qui mourut dans un petit gargouillis …

Le gobelin attendit les que les derniers spasmes de l’homme bête cessent pour retirer sa jambe. Il récupéra tranquillement ses armes et les rangea après avoir essuyé ses lames sur les corps inertes.

Il s’approcha ensuite du filet et regarda le Chaman  pris dans son filet la tête en bas …

« Salu ! »

« Salu ! » répondit ce dernier en se dévissant la tête pour tenter de regarder son interlocuteur.

« Un coud’main ? »

« J’chui pa contre ! »

D’un geste vif, il trancha la corde qui retenait Mey. Le chaman s’écrasa par terre puis réussit à s’extraire de son filet avant de se relever. Il regarda son sauveur.

« Mersi »

« De rien, t’a kel’choze a bekté ? »

« Oué, vien » dit le chaman en se dirigeant vers son petit feu …

Il tisonna les braises pour le réanimer et attrapa son sac. De ses fontes, il sortit un bout de viande séchée qu’il tendit à celui qui venait de lui sauver la vie. Il attrapa une blague à tabac naine et commença à se rouler une cigarette … Une fois qu’il eut fini, il alluma celle-ci et tira quelques bouffées rapides avant de la tendre à son nouveau compagnon.

« Mey ! »

« Hein ? »

« Mey, sé kom sa ke j’m’appel ! mé tou l’monde m’appel Mey’Gob ... »

« Ha ! Moi sé Marlé, Gob’Marlé ! » Répondit le gobelin en prenant la cigarette …

Mey et Marlé parcouraient la forêt depuis plusieurs jours déjà. Mey devait la vie à son camarade et avait décidé de le suivre dans son projet improbable de monter une compagnie de mercenaires gobelins, après tout, il n’avait rien d’autre à faire.

Mey était un chaman de feu …. Il avait le corps recouvert d’une peinture blanche qui lui donnait des allures d’albinos. Son addiction au Chiit avait provoquée quelques aberrations sur son corps … des taches sombres recouvraient ses épaules et son crâne, et plus étonnant, des protubérances couvraient ces zones. Sortes de petits tentacules de quelques centimètres, on aurait pu le prendre pour un mutant.

Marlé était un ancien esclave des elfes noirs. Après une razzia sur son village, il avait séjourné dans les cales d’une arche noire au large des côtes durant des semaines. Commis au nettoyage pont, il avait côtoyé ces vils esclavagistes de près et leur vouait une haine éternelle. Il y était enchainé en permanence. Une nuit, alors que la surveillance était allégée, il se coupa la jambe et se jeta à l’eau. C'était le seul moyen de retrouver sa liberté. Il avait nagé tant bien que mal jusqu’au rivage proche. Depuis ce jour, il avait refusé de vivre en victime. Il s’était fait greffer une jambe de fer faite avec la lame qui lui avait servi à la couper. Cela remontait à une année déjà et il ne pensait qu’à sa vengeance.

Le mois dernier, il avait croisé la route d’un prophète gob’z qui lui avait annoncé qu’il l’aurait.

« Lorsque les 7 seront réunis, la porte s’ouvrera et le sang du traite coulera …. Mais de son sang, la bête surgira et couvrira le monde de ténèbres si l’œil ne l’arrête de sa lame »

Il avait cogité et avait conclu qu’il devrait réunir une troupe et la prophétie était claire, ils seraient 7 et pas un de plus. Comme il faisait confiance à personne, il décida donc qu’il ne recruterait que des gob’z dans cette aventure ! Au moins, si on le trahissait, ça ne serait pas une surprise !

Une puissante explosion retentit à une centaine de mètres. Marlè avait baissé instinctivement la tête mais Mey regardait le ciel la bouche ouverte à la recherche de l’origine du bruit.

« Sé koi s’brui ? »

« Ché pa, mé sa vien d’là ! » dit Marlé en désignant l’est.

Il tira un pistolet de son ceinturon et se mit en route. Mey le regarda partir sans réagir, il se retrouva seul  … il tourna la tête à droite puis à gauche …

« Atten moi, je vien avek toi ! » dit-il en se pressant pour le rattraper.

En s’approchant, des bruits de lutte et des cris se faisaient entendre.

Ils tombèrent sur une clairière au milieu de laquelle un affleurement rocheux sortait du sol. Un petit cirque naturel de pierre en forme de croissant occupait le centre, ouvert face à eux. Au milieu de l’ouverture, deux gobelins était abritaient derrière un rocher et se pelotonnés derrière tandis que des impacts de balle et des carreaux d’arbalète venaient frapper la roche. Au centre du croissant, on pouvait distinguer l’entrée d’une mine et plus d’une dizaine de nains armés s’y tenaient. Ils avaient des pistolets et des arbalètes. Les deux gobelins ne pouvaient espérer sortir de leur abri sans s’exposer aux tirs des nabots. Ils avaient avec eux deux gros sacs contre lesquels ils se serraient.

Profitant qu’on ne les avait pas vus, Marlé couru vers l’extrémité gauche du croissant rocheux ou il s’accroupit.

Il était à une quinzaine de mètres des deux autres gobelins qui le regardaient en faisant des signes bizarres. Ils tentaient de lui dire quelque chose. Marlé tendit l’oreille en restant hors de vue.

« T’oré pa du feu ? …  DU FEU ! »

Il fit signe que non de la tête et se releva légèrement pour observer la situation.

« On peu géré sa si on trouve du feu … » cria l’un des deux gob’z.

Huit nains entretenaient un tir continu vers eux et une équipe de sept guerriers s’apprêtaient à faire une sortie pour aller s’occuper des deux idiots pris au piège. Marlé attendit que l’équipe avance un peu hors de l’entrée de la mine puis visa soigneusement. Son premier projectile alla se ficher dans le front du nain de tête qui partit à la renverse. Les autres s’accroupir et regagnèrent bien vite la sécurité de la mine.

Il était repéré, maintenant plusieurs tirs venaient frapper les rochers derrière lesquels il s’abritait.

Il passa rapidement la tête entre deux tirs et tira avec sa deuxième arme en direction de l’entrée mais sans succès.

Il n’avait pas le temps pour viser. Il s’assied et commença à recharger son arme.

Des grommellements nains parvinrent à ses oreilles. Il se risqua à regarder de nouveau.

L’équipe de guerriers nains s’apprêtait à refaire une sortie. Mais, ils allaient longer les rochers dans sa direction. Ils avaient dû estimer qu’il représentait une menace plus urgente que les deux fuyards coincés derrière leur rocher.

Le problème était que le terrain jouait contre lui. Il ne pourrait pas les avoir en ligne de vue sans se relever et s’il le faisait, il s’exposerait aux tireurs qui n’attendait que ça … il était coincé à moins de fuir en laissant les deux pauvres gob’z dans le merdier dans lequel ils s’étaient fourrés.

En réfléchissant, il prit enfin conscience qu’il était seul et chercha Mey du regard. Il était restait en lisière des bois, a une trentaine de mètres et regardait la scène depuis le couvert des arbres en fumant une cigarette conique. Mais quelle aide pouvait-il apporter ? … Une idée lui vint et il fit de grands signes en direction du chaman.

« Hé ! Mey ! Par ici ! »

Le chaman sortit de sa rêverie et regarda son camarade en tendant le cou pour comprendre ce qu’il pouvait essayer de lui dire.

« Koi ? »

« Du feu … »

« Koi du feu ? »

« Tu peux faire du feu ? »

« Ouais pourkoi ? »

« Cherche pa, apporte du feu o deu z’otre krétin ! »

« Ok ! » répondit le chaman en haussant les épaules.

Marlé rappela les deux gobelins toujours à l’abri et leur fit signe de regarder vers le bois.

Il allait leur expliquer que le chaman allait leur porter du feu quand il vit Mey faire de grandes arabesques dans l’air depuis le bois. Les deux gob’z l’avait vu aussi et leur yeux semblaient vouloir sortir de leur orbite quand une boule feu apparu dans l’air et se dirigea droit sur eux …

Cette action n’était pas passée inaperçu et même les nains avaient cessés le tir pour suivre la trajectoire du projectile incandescent. La petite boule de feu fonça droit sur le rocher ou s’abritait les deux gobelins qui sautèrent au sol en entrainant leur sac avec eux avant l’impact.

Le projectile explosa contre la pierre projetant des flammèches dans les airs et enflammant une partie de la végétation qui se trouvait là. Puis tout redevint calme.

Les fuyards relevèrent lentement la tête … les nains réagirent eux aussi, leurs cibles étaient à découvert et ils reprirent le tir. Les gob’s se jetèrent à nouveau tant bien que mal derrière leur petit abri encore rouge en soufflant comme des bœufs. Mais après qu’ils se soient regardés mutuellement comme pour vérifier qu’ils étaient tous les deux encore en vie, ils se mirent à farfouiller dans leur sac.

Marlé avait rechargé son premier pistolet et un rapide coup d’œil lui confirma que les nains étaient bientôt sur lui. Il regarda en direction du rocher. Les deux compères souriaient de toutes leurs dents et rigolaient comme des gamins.

Le plus petit des deux se pencha vers les flammes encore présente sur les touffes d’herbes autour d’eux et regarda Marlé.

« Baisse toi ! » dit-il en lançant vers lui un bâton rouge d’où dépassé une mèche en pleine combustion.
Il entendit le groupe de guerriers nains, très proche à présent, juraient et commencer à courir puis une explosion énorme suivit d’un souffle lui fouetta le visage … il en perdit l’équilibre et s’étala tandis que ses oreilles bourdonnées. Quand il secoua la tête pour retrouver ses esprits, ce fut pour voir le deuxième gobelin plus potelé se relever. Il tenait dans chaque main un gros tube dans lequel étaient inséré des sortes de fusées rouges, presque moitié grandes comme lui, dont l’arrière semblait rougeoyer … Puis, les deux projectiles partirent en laissant un sillage de feu derrière eux en direction de la mine. Marlé suivit la trajectoire du regard et vit les deux fusées entrer dans la mine pendant que les nains lâchaient leur arme pour sortir de là. Une deuxième explosion encore plus puissante que la première survint depuis la mine et projeta le corps des nabots à plus de dix mètres de l’entrée …

Marlé n’en croyait pas ses yeux … Les deux gobelins étaient debout et se félicitaient l’un l’autre … Il se releva et contempla le spectacle … Plus aucun nain ne bougeait. Les tireurs avaient étaient soufflés par l’explosion de la mine et leur corps inanimés reposaient un peu partout à l’intérieur du croissant de pierre … Des six guerriers qui tentaient de le contourner, il ne restait qu’un énorme cratère noircit et encore fumant. Des morceaux de nabots recouvraient toute la zone alentour … on n’aurait même pas pu donner le nombre de nains présent avant l’explosion  ….

Marlé s’approcha alors des deux gobelins toujours hilares. Mey était lui aussi sorti du bois pour les rejoindre.

Le plus gros des deux qui avait lâché les fusée s’approcha et tendit la main. Il portait un casque, des épaulières et des protections sur les avant-bras.

« Gii, et voici mon frère Mina ! »

Le deuxième avait des drôles de lunettes sur le front et des cheveux rouge qui pointé vers le ciel …

« Marlé et sa cé Mey mon chaman ! » dit-il en pointant du doigt son camarade.

Marlé secoua la tête pour chasser le sifflement qui semblait ne pas vouloir s’arréter et regarda ces deux congénères face à lui …

« Voua vé kelk’choze de prévu en s’momen ? »

Les deux frères se regardèrent puis sourire de concert …

« Rien d’pressan, pourkoi, t’a kelk’choze à nou proposé ? »

« P’êtr ben … »

Gii et Mina appartenaient à la tribu de la TriNiTé, communément appelée les T.N.T. … Ils avaient découvert un tunnel les menant à la forteresse naine du col feu noir. Grace à celui-ci, ils étaient tombés sur la réserve de poudre des nains … et ne s’étaient pas privé pour se servir. Ils en avaient espionnés les ingénieurs nains dans la fabrication de celle-ci et de retour chez eux, avaient tentés de reproduire les manipulations. Mais, ils n’avaient pas forcément compris toutes les subtilités et la minutie du secret de la fabrication et avaient bien vite provoqués la destruction d’une partie de la caverne dans laquelle ils vivaient.

Lorsque l’boss accompagné de sa garde et de plusieurs squigs étaient venus les trouver d’un air peu amical, ils avaient décidés qu’il était préférable pour leur espérance de vie de mettre un peu de distance avec le reste de leur tribu … ils s’étaient enfuis comme tous gobelins pris d’un excès de courage …

Ils avaient errés dans les tunnels jusqu’à tomber sur un groupe de nains … dès qu’ils les avaient aperçu, ils les avaient mis en joue en guise d’introduction à la diplomatie … les deux frères avaient donc appliqués la tactique de le retraite stratégique avec autant tout le zèle dont ils étaient capable … Ils pensaient enfin être sauvés lorsqu’ils virent la lumière du jour devant eux … mais dès qu’ils franchirent la sortie de ce tunnel, ce fut pour se retrouver face à ce grand découvert fermé par ce croissant de pierre … ils avaient donc couru ce mettre à l’abris des nabots à leur poursuite au seul endroit qu’ils pouvaient atteindre …. Un gros rocher au milieu du découvert … puis Marlé était arrivé.

Voilà trois jours qu’ils progressaient sur des routes de montagne à fleur de précipices en direction du nord. Le chemin devait faire un mètre cinquante aux endroits les plus larges et le ravin devait faire deux cent mètres de profondeur. Ils avaient accepté l’offre de Marlé de se joindre à eux.

Ce matin, Mey pouvait de nouveau marcher seul …

Depuis l’explication diplomatique des deux frères au chaman sur les risques de lancer une boule de feu sur des sacs bourrés de matière explosif, celui-ci avait eu du mal à ouvrir les yeux en raison des hématomes.  Il fallait lui tenir la main pour qu’il ne tombe pas dans le ravin qu’ils longeaient. A plusieurs reprises, Mina avait lâché la main du chaman et lui disant :

« Devine ou t’é ? » en regardant Mey tendre les bras à la recherche d’un repaire pour progresser sous les rires des deux frères …

Mais Marlé avait insisté sur le fait qu’il avait besoin de lui … et le gob avait rattrapé à chaque fois le chaman avant la chute.

Après un virage, ils aperçurent un village un peu plus loin sur le chemin. Etant sur la seule et unique voie de circulation, pas moyen de l’éviter. Ils l’observèrent un peu depuis leur position.

Une énorme corniche à fleur de montagne s’avançait au-dessus du vide, on eut dit une pyramide inversée incrustée dans la montagne. Leur chemin y menait. Une porte en bois bloquait l’accès. Il n’y avait pas de palissades d’enceinte et on pouvait apercevoir de l’autre côté le chemin continuer vers le nord … Après une observation attentive, on pouvait voir des gobelins s’afférer dans le village …

Parfait se dit Marlé qui se retourna vers le reste de son équipe … Il écarquilla les yeux.

« Posé sa tou d’suite ! » dit-il

« Même pa drol .. » répondi Gii en reposant ses lances fusées.

Son frère reposa lui aussi les explosifs qu’il avait commençé à sortir …

« Sa s’ré plu rapid ! »

« Nan, sa va pa ? Si vou faite tou pété, commen on attein l’autre coté ? »

Les deux frères se regardèrent puis observèrent le village devant eux …

« Pa kon ! Sa fourré l'bordel, sé pa fo ! … mé sé moin drole kan même ! » Prononça Mina en fermant son sac …

Le chaman regardait les oiseaux qui passaient en tirant quelques bouffé sur les restes d’une cigarette …

« Mey … MEY ! »

«Le chaman secoua la tête et regarda Marlé

« Oué ? »

« Tu lé conné ? »

Il regarda en direction du village …

« J’kroi k’il s’appel lé z’Otist, j’lé é déjà vu v’nir nou voir kan j’été enkor o vilage … »

« Parfé, tu pass en tête, fo kon travers leur village. »

Le chaman tira deux bouffés rapides avant de jeter son mégot par-dessus son épaule …. Celui-ci atterrit entre les deux frères T.N.T. qui plongèrent sur leur sac pour les écarter de la trajectoire ….

« P’tain d’chaman, j’vé t’fair bouffé té den ! »

Les deux frères s’approchaient de Mey

« Stop ! Vou verré sa apré, la, y va avoir besoin d’sé den pour parlé si on veu passé ! »

Le chaman sourit aux frangins et se mit en route … Gii du retenir la main de Mina qui avait déjà attrapé l’un de ses bâtons et grattait une allumette en regardant le chaman s’éloigner.

« Gaspille pa, sa vo pa l’cou … on réglera sa kan on s’ra passé … »

Marlé secoua la tête. Il se demandait s’il était plus dangereux de se jeter nu et attaché dans une fosse de squigs sauvages affamés ou de se déplacer sur ses routes avec ses compagnons ….

Il fronça le sourcil droit et suivit le chaman. Les deux frères remirent leur sac sur le dos et suivirent le mouvement.

En s’approchant de la porte de bois, Marlé vit qu’ils étaient repérés …. En même temps, ils ne pouvaient pas se cacher et avançaient à découvert …. Ils arrivèrent devant la porte … plusieurs archers les tenaient en joue et un gobelin, qui portait un casques en fer plat sur la tête, se pencha vers eux depuis le sommet des portes. Il avait une moustache et un petit bouc marron clair ainsi que des tresses qui dépassaient de son casque avec une grosse verrue sur son nez trop épaté qui attiré l’œil …

« Vou ête ki ? Vou voulé koi ? »

Au bout de plusieurs secondes de silence, Marlé mit un coup de coude à son chaman qui regardait le bois de la porte ...

« Hein ? … ha oué, nous, on é … heu … »

Il se retourna et demanda à voix basse.

« On é ki au faite ? »

Marlé souffla et écarta le chaman de son chemin

« On é une p’tite troup d’mercenaire gobelin, on fé ke passé … on voudré bien traversé vot village car on va dan l’nor … »

Le chef du village réfléchi en se lissant la moustache et regarda la troupe.

« Va biento faire nui … on ouvre plu lé port à s’t’eure là ! »

« Cé kon é un peu préssé, on peu p’être faire vit ? » demanda poliment Marlé en voyant les frangins commençaient à poser leur sac derrière lui

« Fo voir, vou avé koi a m’proposé ? »

Le chaman leva la tête …

« J’ai un peu d’Chiit … »

Marlé lui flaqua une tape dans le dos qui propulsa la tête contre le bois de la porte dans un petit « Stoc » qui fit ricaner les frères T.N.T.  … il s’apprêtait à répondre quand le chef l’interrompit.

« Cé du Chiit nain ? »

« Le chaman se pinçait l’arrêtes du nez qui saignait légèrement et répondit

« Oué »

« Alor, cé réglé, entré, vou resteré cette niu ché nou ! … OUVREZ LA PORTE ! »

Le gobelin de garde qui était à vingt centimètres du chef recula la tête en se faisant hurler dans l’oreille … puis descendit et la porte s’ouvrit.

Le chef était à l’entrée, sur une sorte de lézard à l’air intellectuellement limité même selon les critères gob’s …

« Bienvenu, j’chui Eddy Eul’grave, ça cé Gédéon ma fière monture, j’chui l’chef dé z’Ottist … » en secouant une épée cabossé en l’air comme pour englober le village derrière lui.

« Marlé, et voici Mey, Gii et Mina »

Le village était une véritable porcherie et on les mena vers la hutte du chef qui se situait contre la paroi rocheuse.

Les gobelins les regardaient passer comme des bêtes curieuses. Ils n’avaient pas l’habitude des visiteurs.

Durant le chemin, le chef présenta rapidement son village comme s’il y avait de quoi être fier de cette décharge. En arrivant devant son chez lui, on pouvait voir une petite cage dans laquelle se trouvait deux gobelins ….

Le premier, plutôt petit avait un bandeau sur l’œil droit, un tatouage rouge descendait de son cuir chevelu jusqu’à son menton en passant sur son œil valide. Il portait lui aussi une petite barbiche et avait une crête noire sur la tête. Le second n’avait rien de particulier, il portait une tenue d’archer et un bonnet en cuir marron couvrait son crâne.

Ils suivirent les nouveaux venus du regard ….

« Z’on fé koi ? » demanda Marlé d’un signe de tête en entrant dans la hutte

« Le petit m’avé volé mon épée et l’autr n’a pa voulu m’prété la sienne kan j’lui é d’mandé pour tué l’premié … bref, il m’on gonflé, demain, on lé jete dans l’ravin ! »

« Bref, il son condanné à mor alor … »

« Nan, on leur laisse une chance d’évolué tré vite, il z’on la nui pour apprendr a volé … si on été méchan, on lé z’auré tué tou d’suite »

Marlé se contenta de secouer la tête.

Une fois à l’intérieur de la hutte, il n’y avait pas grand-chose … un grand hall rond avec une table dans un « coin », une cheminée plus loin et des rideaux au fond de la pièce … on les conduisit vers la table …

La petite troupe s’installa tranquillement …. Les frères T.N.T. posèrent leur sac, Marlé s’assied et allongea sa jambe de fer pour détendre ses muscles et Mey regardé le plafond … son nez avait arrêté de saigner et il s’était allumé une cigarette pour se détendre …

Eddy les regarda et s’arrêta sur le chaman

« Ho, cé pa l’tou, fé tourné ! »

La petite troupe avait été accueillie à bras ouvert par la tribu des z’Ottist. Leur chef, Eddy Eul’Grave, avait rapidement sympathisé avec le chaman.

Ils avaient été conviés chez lui pour la nuit. Ils avaient été nourris et pouvaient dormir là. Eddy était parti faire un tour nocturne du village avec Mey.

Marlé profita d’être au calme pour sortir s’aérer avant la nuit. Il sortit en regarda le village au clair de lune. Un enchevêtrement de huttes entassées autour d’une grande place centrale ou était allumé un grand feu.

Le village était en forme de crêpe et occupait toute la corniche. Au loin, on pouvait voir les nuages au-delà du bord du village. De part et d’autre de celui-ci, deux portes en bois fermaient les deux accès au village. Au moins, il était facile à défendre. Il avait appris que le premier chef qui avait fait construire ce campement s’appelait Otti Eul’barge, d’où le nom de la tribu, les z’Ottist.

Il regarda la cage contenant les deux gobelins prisonniers. Demain, ils seraient jetés du bord de la falaise dans le vide. En bordure de celle-ci, on avait fixé une planche qui s’avançait dans le vide … Otti avait décrété que la justice de Gork serait appliquée en ce lieu. On jugeait les gobelins sur cette planche. Le fait de les juger dénotait une forme de civilisation avançée. Mais le jugement était simple, on poussait l’accusé dans le vide. S’il réussissait à revenir sur la corniche en vie, c’est qu’il était innocent, sinon, c’était une preuve de culpabilité.

Marlé s’approcha de la cage. Les prisonniers ne dormaient pas.

« Alor, pré pour votr batèm de l’air ? » demanda-t-il.

« En fait, l’altitude me donne des gaz » répondit le plus petit avec un sourire en coin

« t’auré pa une paire d’aille dans té sak a tou azar ? »

Marlé secoua la tête.

« Désolé mé la, on é un peu préssé … on va dan l’nor »

« Dan l’nord ? » balbutia le prisonnier en s’approchant des barreaux

« Oué, pourkoi ? »

« Ben, j’espère que voua vé une bonne carte sinon on a plus de chance de s’en sortir vivan ke vou ! »

« Kommen sa ? »

« Ben, lé gars du village ne prenne plu ke la route du sud … au nord, cé un véritable labyrinthe … et y a les troll ki y vive .. »

« Et kommen tu sé sa toi ? »

« J’chui Anatole Nhii mé tou l’mond m’appel A’Nhii … et sa cé Lin le chasseur … cé l’seul ki connaisse lé chemins au-delà d’la porte nor ! …»

« Tu cherche à s’ke t’aide … mé sa n’pren pas » dit Marlé en s’éloignant …

Il fit quelques pas dans le village mais cette conversation trottait dans sa tête. Il alla à la porte nord et s’approcha des gardes …

« S’lu, kommen sa s’pass lé gar ? »

Trop content de pouvoir discuter un peu, les sentinelles s’approchèrent de lui.

« Sa va, sa va … et vou, vou v’né d’où ? » demanda l’un des gardes intrigué qui cherchait à tromper son ennui.

Marlé raconta un peu de ses histoires et passa presqu’une demi-heure avec les sentinelles … il en profita pour se renseigner …

C’était vrai, seul l’archer dans la cage et son compagnon sortaient encore par la porte nord … Au-delà de partie visible de la route, le chemin se divisait en plusieurs chemins et cela se reproduisait à intervalle régulier … La plupart des chemins se terminaient en cul de sac … et la plupart du temps, des trolls y attendaient leur victime qui se trouvaient pris au piège.

Marlé retourna à la hutte du chef. Il passa sans arrêter devant la cage en regardant les deux prisonniers et entra.

Les frères T.N.T. discutaient autour d’un bâton rouge d’où sortait une mèche. Mina expliquait comment ralentir la combustion de la mèche à son frère.

« Ho, lé gars, j’vé avoir besoin d’vou ! »

« Ha bon, tu veu kon s’occupe du chaman ? » demanda Mina les yeux brillant d’espoir avec un grand sourire

« Nan ! Fermé vo sak, on va devoir partir cett nui … »

« Hein ? Mé on a de koi boufé, de koi boir et un toi pour la nui … on peu attendre demain ? »

« Nan ! On décolle s’te nui ! Et on pren lé deux zouaves dans la cage ! »

Les frangins se regardèrent sans comprendre et s’apprêtait à poser une autre question … mais Marlé les devança

« Sa vou di de fair pété kelk truk ? »

Aussitôt les deux frères se mirent à sourire de toutes leurs dents en regardant celui qu’ils considéraient comme leur chef. Ce sourire fit frémir Marlé mais il n’avait pas d’autre idée.

« On va partir par la porte nor, jé besoin ke vou fassié une diversion pour kon puisse récupéré lé deux blaireaux dans leur cage san kon nou suive … »

Mina regarda son frère puis approcha la tête de Marlé d’un air de conspirateur …

« Pa d’souci … mé, on peu laissé l’chaman ici ? »

La nuit était déjà bien avancée …

« Nan, j’vé l’cherché ! J’veu kon soi pré à partir dan une heure …. ! »

Les deux frères attrapèrent leurs sacs et partirent discrètement de la hutte …

Marlé sortait à son tour. Il allait chercher Mey quand il aperçut le chaman revenir à la hutte en compagnie d’Eddy.

« Ho, Marlé, enkor debou ? » demanda le chef

« Ma jambe m’empêche de dormir … »

« Ok, ok … bon, j’revien, fo k’j’aille fair la tourné dé porte pour pa k’sé fégnasse s’endorme … j’en é pa pour longtem … Mey, tu prépare mon r’tour … »

Le chaman souriait en regardant Eddy s’éloigner puis regarda Marlé.

« L’é sympa ce chef kan même, j’l’aime bien ! »

« Oué, ben, oubli, on s’tir maintenan ! »

« Koi ? Pourkoi, on é bien là, on pourré resté une semaine ou deux … »

« Nan, on dégage ! Vien avek moi ! »

Marlé entraina le chaman près de la cage des prisonniers … elle n’était pas gardée car il n’y avait quasiment pas de risque d’évasion dans ce campement et les prisonniers étaient ligotés.

« Hé, vou deu, kom sa vou connaissé bien lé route au nord ? »

« Oué, pourkoi ? Envi d’une balade touristique ? Besoin d’un guide ? »

« On peu dir sa … sa vou di d’se tiré d’ici ? »

« La, j’di pa non … mé une fois dehors, kommen on sor du village ? »

« Sa cé mon problèm ! » répondit Marlé avant de sortir son glaive pour ouvrir la porte de la cage.

Une fois libéré, le plus petit des deux regarda Marlé et lui fit signe de ne pas bouger … Il partit vers la hutte du chef et ressortit une minutes plus tard avec un poignard à la main et un arc avec carquois dans l’autre.

Le deuxième prisonniers n’avait toujours pas prononcé un mot et se massait ses poignets qui avaient été ligotés.

Il lança l’arc à son compère et se positionna à côté de Marlé.

« Sui nou, on conné kommen arrivé discrétement à la porte nor, mé la ba, sa s’ra à toi de joué … sinon, tu va d’voir apprendre à volé toi d’ici le petit jour ! »

Marlé fit signe au gobelin de passer en tête et suivit le mouvement en tirant sur la manche de Mey qui regardait la lune … Ils firent plusieurs détours et au bout de cinq minutes finirent par arriver en vue de la porte.

« Et maintenan ‘chef ? » demanda ironiquement le petit gob’z

« Maintenan, vou bougé pa tan k’je vou lé pa di »

Il regarda un peu partout autour de la porte et finit par repérer ce qu’il cherchait. Mina était cachée proche de la porte derrière des tonneaux entreposés là. Il lui fit signe. Mina répondit d’un hochement de tête.

Marlé se retourna vers son groupe.

« Bougé pa, j’vé m’occupé dé deu sentinelle et on y va ! »

Le prisonnier taciturne tandis le bras et attrapa l’épaule de Marlé avant qu’il ne parte. Il le tira en arrière et passa devant lui. Il encocha une flèche, visa puis tira. Le chef suivi la trajectoire de la flèche des yeux. Elle alla se planter dans la tête de la sentinelle de gauche. Il allait frapper le gobelin pour sa connerie, la deuxième sentinelle allait donner l’alerte. Mais le temps de tourner la tête, une deuxième flèche était fichée entre les yeux du deuxième garde.

Le gobelin se releva lentement et regarda le chef.

Marlé réagit enfin, tout avait été trop rapide pour lui. Il entra dans le petit espace dégagé devant la porte et hurla

« Maint’nan ! »

Mina rigolait en allumant une mèche et en venant rejoindre son chef ….

Marlé approcha et commença à pousser la porte mais elle ne s’ouvrait pas  … ils étaient coincés et on entendait des cris au loin, leur fuite venait d’être découverte. Malgré les efforts conjoints de quatre d’entre eux, rien à faire, la porte était coincée.

Mey regardait ses camarades s’échinaient.

« Voulé k’la krame ? » dit il

« Nan, tro lon … et merde !!! »

On entendait des bruits qui se rapprochaient … Marlé sortit ses armes et s’apprêtait à faire face …

Celui qui arriva en courant était Gii qui courrait comme un dératé poursuivit par une vingtaine d’Ottists … d’autres arrivaient par d’autres chemins …

« Poussé vou ! » hurla Gii, qui abaissa ses armes sans s’arrêter de courir … Une fusée partit en direction de la porte … Le petit groupe se jeta au sol et la porte explosa en envoyant des éclats de bois dans tous les directions … Ils relevèrent la tête au milieu de la poussière pour voir passer Gii qui ne s’arrêta même pas en passant parmi eux … Tout le monde se releva et le groupe commença à franchir les portes … sauf Mey toujours allongé. Il ne s’était pas jeter au sol à temps et peinait à retrouver ses esprits … il avait le visage en sang … Marlé retourna à ses côtés et le releva puis le traina à la suite du groupe …

Mais les Ottist arrivaient …. Ils y en avaient une centaine à présent et les premières flèches commençaient à tomber autour d’eux, il n’avait qu’une cinquantaine de mètres d’avance …. Il ne pourrait pas leur échapper.

Mina jurait.

« P’tain, sa oré du fair boum … fé chié ses mèche lente … »

En arrivant à la hauteur des autres, Marlé s’arrêta et se retourna en lâchant le chaman qui titubait.

« Kes ki s’pass, j’croyé k’vou avié prévu la diversion ? »

« Oué, mé, cé cette p’tain mèche lente ka du s’éteindre .. la on la profond si ma première charge ne péte pa ! »

« Elle é ou cette charge ? » demanda A’Nhii

Mina désigna une petite hutte le long de la paroi.

« Juste derrièr, fau just y foutr l’feu ! »

A’Nhii se retourna et parla rapidement de l’archer puis regarda Marlé

« Voua vé du feu ? »

Aussitôt, il se tourna vers le chaman.

« Mey, on a besoin d’feu ! »

Le chaman encore un peu dans les vapes agita ses bras devant lui mais rien ne se passa …. Il retomba sur les fesses.

« Et merde … »

« Attend, tien ! » dis Gii qui avait craqué une allumette.

L’archer accrocha un petit chiffon au bout d’une flèche et l’approcha. Il s’enflamma et il visa.

La flèche monta haut dans le ciel et retomba juste derrière la petite cabane qu’avait désignée Mina plus tôt.

Les Ottists arrivaient au niveau de la porte.

On eut pas longtemps à attendre avant qu’une première explosion ne retentisse là où la flèche était tombée, soufflant la petite cabane et les gobelins proches … puis une deuxième explosion un peu plus loin ... une troisième … toutes les trois secondes, une nouvelle explosion retentissait en s’éloignant de la première ….Une quinzaine d’explosion eurent lieu puis le silence retomba …

Les gobelins proche de la porte étaient encore au sol et se relevaient péniblement …. Mina rigolait comme un dément ….

« Sa, cé de la réaction en chaine, non ? »

« Et maintenant ? » demanda Marlé qui avait ses armes à la main et qui regardait les gobelins se relever les uns après les autres encore plus furieux qu’une minutes plus tôt …

« Maint’nan, on attend ! »

« On attend koi ? »

Mais le chef n’eut pas besoin de la réponse … un énorme craquement retentit et gagna en intensité … les Ottists avaient du mal à tenir sur leur jambe, le sol bougeait. Bientôt, une fissure sur le chemin au niveau de la porte apparut dans le sol et tout le village commença à s’enfoncer doucement …

Le mouvement accéléra et bientôt, la corniche toute entière bascula dans le vide.

Le groupe avait la bouche ouverte devant ce spectacle. Le chemin s’arrêtait maintenant de manière abrupte sur un précipice …

Seuls les frères T.N.T. étaient hilares et se taper dans le dos.

« J’vou l’avé di chef, une bonne diversion, non ? »

« On peu dire sa … »

Mey s’approcha du bord, il venait de reprendre ses esprits

« Il é passé ou le village ? »

Mina s’approcha et s’apprêter à mettre une grosse claque dans le dos du chaman … avec un peu de chance il basculerait…

Marlé attrapa l’artificier par l’épaule pour l’arrêter et s’approcha du chaman.

« Ils sont parti … »

« Et ils sont toujours en vi ? »

« S’il z’on apri à volé avan le sol, oui … »

Il se retourna et regarda son petit groupe …

« Allé, on y va ! »

Un bruit fit retourner le chef.

Eddy était sur Gédéon, accroché à la paroi de la montagne. Ce lézard devait pouvoir évoluer sur des plans verticaux …. Il agitait son épée dans leur direction en hurlant

« Vou allé l’payé, j’vé allé cherché mon pote Koën et on va vou crevé !!! »

Marlé le regarda, haussa les épaules puis se retourna et prit le chemin qui s’ouvrait devant lui … les autres suivirent …

Mey leva la main et fit un petit signe à Eddy avant de se retourner et de suivre le groupe ….

Ils venaient de quitter les Ottists, la route longeait le chemin et entrait dans le massif montagneux. A’Nhii n’avait pas mentit, à peine avaient-ils parcourus quelques centaines de mètres que le chemin se divisait en deux.

Lin était en tête et les avait conduits sur le chemin de droite.  Dix minutes plus tard, la route se divisait de nouveau en trois chemins différents qui se perdaient dans les rochers … de chaque côté de la route, on voyait les sommets enneigés des montagnes noires qui se dressaient tel des gardiens perdus dans les nuages.  Les carrefours se succédaient et l’archer désignait la direction à prendre.

De temps à autre, il s’arrêtait pour déchiffrer des traces sur le sol qu’il était le seul à voir … Ils avaient marchaient le reste de la nuit dans un silence pesant. A’Nhii les avaient prévenus, ils entraient sur le territoire des trolls et il valait mieux se faire discret. Heureusement pour eux, la lune éclairait suffisamment le chemin pour leur éviter de chuter dans l’un des ravins qui le bordait.

Marlé regardait les sommets … cela lui rappelait son exode dans le sud avec les Bô’Haim. Cette tribu de gobelin l’avait recueilli sur la plage après son évasion de l’arche noire. Ils retournaient dans les terres arides et l’avaient emmené avec eux. Il avait passait sa convalescence à l’arrière d’un chariot ou il avait ruminé sa vengeance …

Le prophète qui lui avait promis sa vengeance lui avait dit qu’une fois sur pied, il devrait reprendre la route vers le nord et qu’ils se reverraient dans les montagnes du bord du monde. Il avait voulu lui demander comment il le retrouverait mais le chaman s’était contenté de lever la main et de s’éloigner …

A leur allure, ils parviendraient dans ces montagnes d’ici la fin de journée. Le soleil se leva doucement au-dessus des pics mais ne les réchauffait pas beaucoup. Le climat est rude dans les montagnes … heureusement qu’on était en été, les pistes étaient propres et dénuées de neige. Marlé fit signe au groupe de s’arrêter au carrefour suivant.

« Allé, on fé une pause ! »

Les frères T.N.T. posèrent leur sac et se laissèrent tomber sur le sol. Mey sortit sa blague et commença à se rouler sa cigarette.

« P’tain, j’ai plu d’pié ! » souffla Mina en se massant les mollets.

« J’oré paf é un métr d’plus » renchérit Gii

Marlé regarda A’Nhii.

« On sor biento dé montagne noir ? »

Le petit gobelin se retourna et désigna un pic que l’on voyait devant eux au loin.

« Le pic qu’on voi la, sé le rok solitaire ! Il y a une ancienne cité naine, Karak Varn. Dé kon arrive pré du lac noir, et on s’ra sorti »

Marlé regarda le pic et se retourna vers le groupe.

« On fé une heur d’poze et on y r’tourn, j’veu kon y soi pour ce soir »

Puis, il alla s’s’assoir prêt du chaman. Celui-ci le regarda, et après une dernière bouffée, lui tendit sa cigarette.

En tirant sur le mégot, Marlé s’aperçut que Lin n’était nulle part.

« Lé ou l’arché ? » demanda-t-il à A’Nhii

« Lé parti contrôlé la piste, pour évité lé habitant d’la région … »

Le chef opina et sortit un peu de viande séchée de ses fontes. Les frangins se disputaient sur leur dernier sujet de préoccupation : les mèches lentes. Mey regardait les nuages la bouche ouverte en poussant des petits « hooo ».

Au bout d’une vingtaine de minutes, Lin revint vers le groupe et A’Nhii alla le voir. En revenant vers le groupe, il annonça :

« On a un souci, y a trois trolls sur la piste un peu plu loin, on pourra pa lé évité »

Marlé assimila l’information.

« Y son k’troi ? »

Lin opina du chef.

« Pa l’tem d’atendre, on s’lé fé »

Les frères T.N.T. sourirent et commencèrent à sortir leur artillerie tout guillerets.

« Pa d’sa ! » dit A’Nhii

« Si vou faite tou pété, y aura dé éboulemen et on va tous y resté ! »

Les frangins se refrognèrent mais regardèrent Marlé dans l’espoir qu’il leur donnerait quand même son accord.

Le chef regarda le petit gobelin puis les deux fous de l’explosion.

« Rangé sa, on s’lé fera san tou fair pété »

« Sé toujour lé même k’on l’droi d’s’amusé » grommela Mina en rangeant ses bâtonnets.

« Lé troll, sa aim pa tro l’feu ? »

« Nan, sa destest sa … sa brule kom une pucelle sur un buché !» répondit A’Nhii

« Mey, on va avoir besoin d’toi … Mey ! ….. MEY !!! »

Le chaman sortit de sa rêverie et regarda le chef.

« On va avoir besoin d’toi, tu peu toujour fair du feu ? »

« Oué, sa va mieu … »

« Parfé, on fini d’bekté et on y va »

Le petit groupe finit son repas et se leva pour reprendre la route. Chacun vérifia ses armes.

« Lin, tu pass en têt et tu prévien kan on é sur eux »

L’archer fit un signe de tête et passa devant. Le petit groupe suivait en évitant le bruit.

Après quelques minutes, Lin fit signe au groupe de s’arrêter et désigna un rocher devant eux qui masquer la suite du chemin. Marlé s’approcha de l’archer et ensemble, ils grimpèrent dessus pour observer.

Juste de l’autre côté, trois trolls étaient assis. Ils dégustaient les restes d’un gobelin. L’un d’entre eux était assis sur un autre gob’z qui semblait inconscient mais encore en vie. Ils devaient le garder pour le dessert.

Ils retournèrent auprès du groupe pour mettre en place la stratégie. Le petit groupe se mit en cercle autour de lui.

« Bon, y son troi. Mey, tu prépar une boule feu. Dé kon pass le roché, tu la lance sur le plu proche. Lin et A’Nhii, vous restaient sur le roché, dé k’il pass, vou sauté sur le dernié par derrière, moi j’me charge de l’autre! »

« Et nou, on fé koi ? » demanda Mina

« Vou, vou protégé Mey si y en a un ki pass … »

« Il é kapabl de lancé sa boul d’feu sur nou s’krétin ! j’préfér êtr loin d’lui, k’il krév ! »

Le chaman regarda l’artificier et lui fit un doigt d’honneur.

« Harrggg, !!! ». Mina sauta sur Mey et l’empoigna par le col. Il leva le bras pour lui en coller une.

Marlé intercepta le poing.

« Tu va t’kalmé ! On a bezoin d’lui p’tain d’merde ! »

Le frangin regarda le chef … puis après une seconde d’hésitation, lâcha le chaman …

« Allé, on s’prépar ! »

Mey se releva, puis agita les bras devant lui faisant naitre une boule de feu dans les airs … juste devant les deux frangins qui étaient restaient là. Les frères T.N.T. reculèrent rapidement en jurant

« Enculé, j’vé t’explosé ! » hurla Mina en attrapant un bâtonnet à sa ceinture.

« Mé p’tain ! Vou allé arrété !!!! Mina, tu range sa .. et toi, tu te retourne, sé d’lautre coté k’sa s’pass ! »

Les deux gob’s se regardèrent plusieurs secondes avant d’obtempérés … mais l’artificier pointa son bras rapidement dans la direction du chaman

« Là !!!! » hurla-t-il

Mey sursauta et sa boule de feu partit devant lui …. Mina eut juste le temps de sauter au sol et le projectile passa au-dessus de lui pour aller exploser contre un rocher plus loin …. La pointe de ses cheveux était en feu …. Il releva la tête en restant allongé

« Dérrièr Krétin ! » pronoca t-il en pointant du doigt la direction

Marlé se retourna et vit que les trolls étaient juste derrière eux. Ils avaient dus légèrement manqués de discrétion.

Les trolls avaient déjà contournés le rocher et se tenaient à quelques mètres à peine du petit groupe … ils les regardaient avec curiosité. Des gobelins qui s’engueulent en les ignorant, ce n’était pas habituel pour eux … Mais celui qui avait une boule de feu venait de s’en débarrassait … il était temps de passer à table !

Le premier leva la branche qui lui servait d’arme et chargea Marlé. Le suivant avançait vers Mey qui n’avait pas d’arme. Le dernier avait un peu de retard, le chemin était trop étroit pour qu’ils puissent avançaient en même temps.

Le chef visa et tira dans la tête de son adversaire qui partit en arrière... Mais il ne tomba pas … Il ramena la tête, on pouvait voir l’impact du projectile qui avait fait un trou au milieu de son front … Le troll regarda Marlé et montra ses crocs. Sa blessure ne semblait pas le déranger et il semblait furieux. Le gobelin lacha l’arme pour attraper sa dague et son ancre …

Le deuxième troll venait d’arrivait sur Mey qui recommencer ses arabesques dans l’air. Il lui saisit le bras et le leva à la hauteur de sa tête … Il ouvrit la gueule …. Puis lâcha le gobelin et partit en arrière d’un coup … Le chaman tomba lourdement au sol et vit que Mina venait de foncer tête le première dans le ventre du troll … Gii était venu à côté de lui, un couteau à la main et regardait son frère qui se relevait et reculait rapidement … Le troll se tenait le ventre … de petites flammes étaient visible sur celui-ci et gagnaient en intensité … très vite, le feu gagna le corps entier du troll qui se tordait de douleur sur le sol. L’artificier regarda surpris son adversaire se torde sur le sol tout en reculant. En arrivant à hauteur du chaman, son frère lui désigna ses cheveux … il leva les yeux et vit la fumée. Il y avait encore quelques petites flammes à leur sommet. Il se tapota vigoureusement la tête pour les éteindre et jeta un regard noir au chaman.

Le troisième troll qui arrivait vit son congénère tomber au sol en flamme. Il fit rapidement un pas de côté pour s’éloigner des flammes et regarda en direction des trois gobelins. Il leva son arme mais arrêta son geste. A’Nhii venait de lui sauter sur le dos depuis le rocher. Le gobelin passa son poignard sous la gorge du troll et lui ouvrit le cou. En même temps, il poussait sur ses jambes pour tirer la tête du troll en arrière. Et lentement, celle-ci commença à se séparer du corps jusqu’au moment où elle céda d’un coup. Le corps massif du troll s’effondra au sol et A’Nhii atterrit juste derrière, la tête de son adversaire encore dans la main.

Marlé avait réussi à désarmer son adversaire mais même sans arme, celui-ci tenait le gobelin en respect. En reculant, la jambe de fer de Marlé se coinça dans une aspérité du sol et il tomba sur le dos. Le troll poussa un cri et sembla déglutir. Il allait vomir sur le gobelin. Au moment où il ouvrait la bouche, la pointe d’une flèche apparut au fond de sa gorges … Le troll sembla s’étranger et recula, des morceaux de son repas glissant le long de sa bouche pleine en coulant le long de son menton en goutant sur le sol … Marlé se releva et fit tournoyer son ancre. Au bout de quelques tours, elle alla se ficher dans le crane du troll qui bascula au sol … A’Nhii arriva en courant et sauta sur lui, il posa son poignard sur son cou et décapita le troll proprement avant qu’il n’ait le temps de réagir …

Le calme était revenu … le petit groupe soufflait … Marlé fit le point. Les trolls étaient tous mort … l’un d’entre eux finissait de se consumer sur le sol. Lin était sur le rocher, A’Nhii essuyait son poignard. Mey était au sol, en boule en train de prendre des coups de pieds de Mina sous le rire de son frère. Bref, tout allait bien.

« P’tain d’chaman d’merde !!!! T’oré pu m’kramé ! Enkulé !!! »

« Pa d’ma fote … Aie … sé toi ... Aie … ki m’a surpri ! … Aie »

« Sé bon, tu pe laché l’affair ! » prononça Marlé en mettant une main sur l’épaule de Mina.

L’artificier regarda son chef puis le chaman … il lui balança un dernier coup de pied et partit rejoindre son frère.

Mey s’assied et commença à se rouler une cigarette pour se remettre de ses émotions …

Le chef alla voir les frangins T.N.T.

« Sé bien lé gar, bon boulo ! … Tu voi k’tu l’aime bien finalemen ! »

« Sé pa sa, j’pouvé pa léssé s’troll l’tué … y a k’moi ki é l’droi !!! »

Marlé secoua la tête et se retourna en entendant des bruits de pas. Lin avait déjà encoché une flèche et A’Nhii avait son poignard dans la main …

Une tête de gobelin apparu derrière le rocher ... Il portait de petites lunettes rondes et avait un anneau dans le nez …. Des drôles de seringue étaient accrochés sur son bras à l’aide d’un brassard. C’était celui qui était coincé sous les fesses d’un des trolls tout à l’heure … il était donc bien en vie.

« Salu tou l’monde … mersi lé gar ! »

Il regarda les corps des trolls puis sortit une pince de sa ceinture. Il alla près de la tête du troll le plus proche, lui ouvrit la gueule et arracha quelques dents qu’il fourra dans un petit sac … Il recommença avec le second …

Le groupe le regarda faire sans réagir. Lorsqu’il eut fini, il leva la tête et s’approcha de Marlé.

« Sé pour mé tisane ! Sé bon pour la … virilité ….. J’mappel Miché ! » Dit-il en tendant la main.

Le chef la serra

« Marlé ! » puis il présenta le petit groupe

« Tu f’sait koi ici ? »

« J’avé un rendé vou avek deu sœur gobeline ... si vou voyé s’ke j’veu dire … » dit-il dans un petit sourire.

« On sé bien amusé mé kan j’allé r’partir, ils nou son tombé d’sus … Il on bouffé mé copine en premié kom elle été plu … grassouillette … hu hu hu … jé eu d’la chance k j’fé attention à mon cor d’apolon !»

Les frères rigolaient en entendant le discours du nouveau venu … A’Nhii l’écoutait sans réagir et Lin regardait déjà les alentour pour être sûr qu’il n’y en avait pas d’autre … Mey était allongé sur le sol et s’amusait à faire des cercle de fumée dans les airs ….

« Tu é en retard ! »

Tout le monde se retourna … il y avait un gobelin sur le chemin qui les regardait immobile. Il avait les yeux rouges, le visage parcheminé avec un couvre-chef en cuir d’où dépassait une touffe de poils jaune orangé. Sa cape le couvrait jusqu’aux pieds et tenait grâce à des têtes de nains mort miniatures …. Il avait un bâton au sommet duquel était entrelacés quelques crane et on voyait une lune rouge souriante faite d’une matière inconnue. Tout le désignait comme un chaman gobelins de la nuit ….

Marlé fit un pas vers lui … c’était le prophète qu’il cherchait !

« J’ai été r’tardé, ho  Noz’tadanus Eul p’tit prophète vert »