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 La Prophétie de Xianglia (troisième partie)

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Haghar Tripes-de-Feu
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xarkhan
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeVen 30 Mar 2012 - 3:51

Toujours aussi bien et ta description du monde de Nurgle est efficace sans être pénible à lire ou à imaginer.

Mon perso préféré reste Miguel, d'autant plus qu'il est maintenant lié à Hannah...


Dernière édition par xarkhan le Ven 30 Mar 2012 - 15:01, édité 1 fois
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Eminar
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeVen 30 Mar 2012 - 14:41

Je met un message juste pour la forme, car tu sais déjà tout ce que je dirais de toute façon !

Ah oui, si, ton dernier chapitre donnait vraiment envie de vomir...
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Haghar Tripes-de-Feu
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMer 4 Avr 2012 - 22:50

Bonsoir,


Merci encore et désolé pour la nausée Eminar Wink

Voici le chapitre 7, bonne lecture à tous et à vos commentaires Danse


Haghar.


X X X X X


Chapitre 7


Hannah reposait apaisée sur le sol qui se couvrait doucement d’une herbe verte et grasse. Hurlevent s’était plantée dans la terre quand le corps de l’abomination s’était dissipé. Elle vrombissait de colère face à autant de puissance chaotique et ses vagues de magie blanche guérissaient la terre malade. Aurélia qui voyait ces vagues grâce à son troisième œil sût que l’arme enchantée, bien que puissante, ne pourrait repousser toutes ces noires énergies bien longtemps ; il leur fallait quitter cet Entremonde rapidement sous peine d’y mourir… ou pire !
De ses doigts fins, habitués à manipuler les composantes de sorts, elle essuya les ultimes gouttes de sueur perlant sur le visage dur de la norse, visage adoucit depuis la guérison de la fièvre contractée face au monstre. Son bras cependant, la sorcière n’aurait pu le lui rendre. La terre maudite l’avait de toute façon déjà dévoré et les bijoux qui ornaient ses doigts se voyaient oxydés et corrompus. Elle caressa une mèche couleur de miel, qu’elle écarta du visage d’Hannah.

- Je vois ce qui plaît à Miguel… souffla la jeune femme en souriant.

Puis elle se releva, faisant face au portail. La tempête avait cessé, et les contours anarchiques de l’ouverture étaient devenus lisses sous le contrôle du skink. Stabilisé, le portail ne semblait plus pouvoir s’effondrer.

- Ixli… ?
- Oui Aurélia, je sssuis bien iccci
, siffla l’homme-lézard.
- Tu… tu es vivant ?
- Non. Ccce n’est qu’une apparenccce temporaire… j’en sssuis désssolé…


La sorcière blanche refoula ses larmes, observant son étrange ami flotter au milieu du portail. Spectral, il semblait s’effilocher sous la force des vents de magie qu’il s’efforçait de contrôler. Aucune émotion ne transparaissait de ses traits reptiliens, comme de son vivant, pourtant la hiérophante le trouva apaisé.

- Johan nous a libéré de l’emprissse du démon de brume.
- Nous ?


Une ombre spectrale se plaça derrière Ixli, non pas menaçante, mais tel un soutien infaillible. Par-delà la mort, elle conservait une puissance arcanique dépassant de loin ce que pouvait imaginer la hiérophante ; Itili-Chotek sourit mentalement à l’estalienne, renforçant le maintien du portail d’une simple pensée.

- Nous ne resssterons pas longtemps, prévint le skink, va aider les autres, nous gardons l’entrée et cccette femme.

Le slaan s’agita légèrement et une odeur de forêt après la pluie emplit les narines de la sorcière. Le skink se détacha du portail et voleta jusqu’à la garde auréolée de lumière d’Hurlevent.

- Prends la lame, je vais te guider.

* * *
Volgan para adroitement la lame brune de rouille et d’excréments. Son adversaire cracha de frustration. La bile corrosive fuma quelques secondes sur la terre morte. Trois portepestes gisaient sur la rive du lac putride, leurs entrailles fumantes dégageant la pire des odeurs. Le norse n’y fit pas attention. Enragé, il sectionna le bras armé au niveau du coude, un pus brun s’en déversant pas à coups.
D’un revers, il trancha dans le ventre enflé du monstre d’où jaillirent des intestins nécrosés. Comme animés d’une vie propre, les organes violacés s’enroulèrent autour des bras et du cou du berserk, alors que le corps du démon s’affaissait. Le poids mort menaça de l’entraîner dans les entrailles où grinçaient des dents blanches, immaculées. Malgré sa force, sa puissance, Volgan ne réussit pas à arracher les organes qui l’amenaient inexorablement vers la gueule ventrale.
Un éclair blanc apparut et le souffle lui revint, bien que pestilentiel, il avala goulument l’air. Sa rage envolée par la strangulation, le norse admira sa sauveuse ; Aurélia de Llopa qui maniait la lame de l’elfe avec virtuosité. D’un coup, elle rejeta la masse de tentacules intestinaux et plongea le fer ensorcelé dans la gueule geignarde. Les entrailles vibrèrent puis cessèrent de bouger. Le démon était mort.

- Aurélia…

Le barbare se releva, le visage crispé sous la douleur de nombreuses blessures dont il n’avait pas eu conscience jusqu’alors. La jeune femme retira Hurlevent de son fourreau de chair putride et d’os broyés, immaculée, et se tourna vers le norse. Elle avança, refoulant le regard de désapprobation de son frère absent et, se mettant sur la pointe des pieds, embrassa les lèvres écorchées du guerrier. Un baiser timide qui devint fougueux quand Volgan y répondit avec ardeur, laissant choir son arme pour enserrer la taille fine de l’estalienne et l’emporter dans les airs, contre sa poitrine.
Quelle saveur que ces lèvres au goût de miel, si fine et soyeuse. Le barbare laissa couler deux larmes jumelles, larmes qui emportaient dans leur sillage argenté toute la frustration de ces derniers mois. En d’autres circonstances, dans un autre lieu, il l’aurait possédé, son corps hurlant son désir pour elle. Mais l’odeur suffit à calmer leurs ardeurs. Il reposa la sorcière au sol et les compagnons se sourirent mutuellement.
Le visage du norse passa du bonheur à la surprise. Puis de la surprise à la douleur. Horrifiée, Aurélia regarda s’effondrer sur la terre morte l’imposant guerrier. Deux flèches à l’empennage blanc dépassaient de son dos, derrière le cœur. Très vite, une mare de sang carmin vint abreuver le sol d’où jaillirent des racines épineuses.
A l’orée du bois apparut l’archer, les yeux enténébrés d’une brume noire. Son visage habituellement beau malgré son regard hautain n’était que haine. Son sourire sadique.

- Tal’var…? murmura Aurélia.

* * *
Miguel se baissa, esquivant un tentacule de chair rose qui passa au-dessus de lui. D’un coup, il trancha l’appendice qui, mutilé, se rétracta dans un bruit de succion écœurant. Le diestro s’avança alors vers un pont-levis de bois moisi, les chaînes rouillées ne servant depuis longtemps plus à rien. Et face à lui, le château où devait se trouver le Sceau. Sa roche grise avait noirci, un peu comme si de nombreux incendies s’y étaient succédés. Un silence de mort accueilli le pas léger de l’estalien sur les pavés biscornus. Au centre de la cour trônait un puits. Des borborygmes lointains provenaient de ses profondeurs, mais Miguel ne teint pas réellement à en apprendre plus.

- Où es-tu elfe…? murmura-t-il, je ne vais pas pouvoir t’attendre.
- L’eeeelfe ne viendraaaaa paaaaas !
s’esclaffa une voix aigüe et… bourdonnante.

Miguel se retourna, mais personne à vue. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre que la voix provenait de sa tête. De la magie. Bien qu’il n’y compris rien, le diestro savait reconnaître les indices prouvant que son corps ou son esprit était la cible d’un sort, des années à servir de cobaye pour sa sœur les lui avaient enseigné. Et c’était le cas actuellement.
Il érigea ses barrières mentales comme le lui avait appris à faire sa sœur et se précipita vers la porte de bois vermoulu menant au donjon, espérant que le sorcier s’y trouvait. Que la voix ait menti ou non à propos du rôdeur, Miguel n’avait pas de temps à perdre.
La pièce en désordre était remplie d’immondices, de nombreux insectes d’une taille trop importante au goût de l’estalien grouillaient dans ces détritus. Il avisa un escalier en colimaçon et s’y engouffra. Ses pas résonnaient sur le pierre froide, mais qu’importe ; sa présence n’était plus secrète.
Rapidement, il entendit une mélopée résonnant dans l’escalier et provenant des hauteurs. Il accéléra alors qu’il sentait de nouveau une attaque mentale. Une grande porte double, jadis décorée mais méconnaissable aujourd’hui, arborait le symbole honnie de Nurgle, suintant de sang, de pus et d’autres humeurs. Les trois crânes déformés le lorgnèrent, l’un d’eux caressant d’une langue violette des lèvres qui n’existaient plus.

- Viiieeeens… sifflèrent les trois têtes de concert.

Le diestro, tétanisé, ne bougea pas d’un pouce. Sa bouche se dessécha, et il sentit en lui l’écœurante envie d’avancer vers le symbole vivant. Tantôt il arborait le visage de sa sœur, tantôt celui d’Hannah. L’odeur pestilentielle de l’Entremonde s’évapora et malgré ses doutes, il s’avança.

- Noooon !

Miguel se reprit au dernier instant, se recula d’un bond et à peine touchait-il le sol, qu’il se fendit et frappa. La rapière estalienne percuta le centre du symbole, perforant la chair, le métal et le bois derrière. Le symbole hulula puis se figea. La chair morte tomba en poussière, le métal rouilla et s’égrena au sol.
D’un coup de botte, le diestro défonça la porte vermoulue. Il pénétra dans une grande salle circulaire, quelques fenêtres offrant une vue sur le marais cauchemardesque. Au cœur de cette salle, un bassin de pierres verdâtres contenait une eau boueuse où défilaient des images. Celles d’un combat opposant une jeune femme à l’épée étincelante et un elfe au regard abyssal. Aurélia et Tal’var.
Mais, bien que sa sœur combatte un de leurs compagnons, Miguel fixa son regard sur l’être grotesque qui se levait de son trône de viscères frais. Gros comme un ogre, le démon avait tout d’une mouche humanoïde, engoncée dans une armure de métal piquetée de rouille. La trompe du monstre se déroula pour laisser s’échapper un chuintement. Puis il étendit ses ailes, bourdonnant de colère et d’excitation mêlées.

- Ouiiiii… viiiieeeens ouvriiiiir le sceauuuu !!!

Derrière lui un étendard moisi se décrocha et laissa apparaître un symbole complètement inconnu du diestro. Il semblait fait d’or, d’argent et de marbre blanc ainsi que d’eau. Dénotant par sa pureté dans un lieu si souillé, il s’en dégageait pourtant quelque chose d’inquiétant.

- Je suis là pour lui, répondit le diestro. Mais je ne l’ouvrirai pas si c’est ce que tu désires, abomination.
- Quelle doux nooooom… maiiiiis aloooors tuuuuu es venuuuuu pour rieeeeeen… ?!


Miguel ne sut quoi répondre. Que devait-il faire ? Ouvrir le sceau, telle était leur mission, mais cela semblait hautement contenter le démon insectoïde. Ce dernier voleta en bourdonnant de plus belle, une bave claire s’écoulant de sa trompe déployée.

- Je vais commencer par te tuer, cracha le noble en faisant face au démon. Ainsi, quoi qu’il advienne lorsque j’ouvrirai ce sceau, tu ne pourras en profiter.
- Fouuuuuu est celuiiiii qui pense pouuuuuvoir m’aaaaabattre !


Sur ces mots, il décolla, battant frénétiquement des ailes. Le vrombissement assourdissant frappa de plein fouet le diestro qui ne dû qu’à ses réflexes de ne pas être embroché alors qu’il chutait. Armé d’une longue pique à pointe barbelée, le démon volait dans la pièce, pestant et jurant.
Miguel attendit la prochaine attaque qui ne tarda pas. La pointe orange de rouille le frôla, et les pattes arrière du démon le percutèrent au torse. Il riposta vivement, mais sa rapière rebondit sur les plaques de chitine noire. Le démon siffla ce qui devait être un rire et entama une incantation. Miguel observa que l’image du bassin devenait de plus en plus floue. Une flèche d’ombre jaillit d’une patte tendue et s’écrasa sur son bras armé, l’engourdissant.
Le diestro esquiva l’attaque en piqué et se retourna, pistolet au poing. La détonation fit douter un instant le démon qui gémit quand la balle de plomb fit sauter la chitine de son dos. Une aile avait été également endommagée. Changeant son arme de main, l’estalien chargea, visant le trou laissé par son projectile. L’acier estalien s’enfonça de plusieurs pouces dans les chairs moribondes. Le démon hurla, siffla et s’arracha à cette morsure douloureuse. Sa taille et son poids envoyèrent Miguel s’écraser contre le mur de la salle.
Luttant contre l’inconscience, le diestro leva les yeux vers l’imposant démon. Un sang orange vif, épais, suintait de sa blessure. Pourtant, il ne vint pas l’achever mais se dirigea vivement vers le bassin. Il y marmonna quelques incantations et l’image se fit plus nette. Avant de sombrer dans les ténèbres, le diestro entendit le démon, un sourire fleurissant sur ses lèvres.

- Non… nooooon… !!!

* * *
Aurélia invoqua un bouclier entropique invisible sur lequel s’écrasèrent deux flèches. Le rôdeur lâcha son arc et se mit à courir, dague à la main. La sorcière, bien que jeune et peu expérimentée, savait reconnaître un envoutement. Quelque part, l’esprit de l’elfe tentait de reprendre le dessus mais devait assister, impuissant, aux actions de son corps, telle une marionnette au bout de fils arcaniques. Elle savait aussi que Tal’var – son corps du moins – n’hésiterait pas à la tuer. Comme il venait d’abattre le norse. Un rapide coup d’œil avertit la jeune femme qu’il n’était pas mort ; pas encore.

- Tal’var arrête ! hurla-t-elle en esquivant la dague acérée.

Sans son armure aethirique, la lame elfique aurait mordu sa chair. L’elfe était un bon guerrier, excellent archer mais capable de battre de nombreux guerriers au corps à corps. Elle le pensait même capable de battre son frère en duel, Miguel étant pourtant un bretteur de talent.
Hurlevent tinta, et para la dague du rôdeur. Aurélia ne s’attendait pas à autant de force chez un être d’apparence si frêle. Les elfes l’intriguaient depuis sa jeunesse quand une délégation d’Ulthuan était arrivée à Miragliano. Grands, élancés, majestueux. Vêtus de longues robes de couleur pastel, ornés de bijoux fins et étincelants. La plus ancienne race du Vieux Monde. Les pères de la magie et du combat à l’épée, des sciences et maître des dragons.
Tal’var était quant à lui un elfe des bois, issu de la scission de la race elfique. Plus secrets et farouches que les hautains Hauts Elfes d’Ulthuan, les enfants de Laurelorn et d’Athel Loren avaient mauvaises réputation, notamment en Bretonnie où les gens du peuple et même les chevaliers les nommaient démons. A la majesté elfique se mêlée le côté farouche d’un animal de la forêt, le regard acéré d’un rapace.
Mais les yeux du rôdeur n’étaient plus que ténèbres, marque de l’enchantement lancé par le démon. L’arme ensorcelée et les cours que lui dispensait parfois son frère ne suffirent vite plus à parer et tenir à distance l’elfe enragé. L’épée argentée blessa par trois fois l’archer, mais la douleur ne sembla pas le ralentir.
Ixli apparut, l’elfe l’esquivant au dernier moment. La hiérophante profita de cette diversion pour tenter le tout pour le tout. Ignorant la proximité d’un arbre fait de tubes de chair, elle s’assit en tailleur, posa l’épée sur ses genoux et plongea son esprit dans celui de l’arme. Les yeux fermés, elle ouvrit son troisième œil, ignorant comme elle le put les images alentours. Hurlevent irradiait d’une lueur blanche piquetée d’étoiles dorées.

- Aurélia ! prévint le fantôme du skink.

L’estalienne rouvrit les yeux, baignés de cette même lueur. Les regards contraires se firent face. Hurlevent vrombit et la lumière chassa les ténèbres. Tal’var, reprenant ses esprits, dévia son coup en lançant la dague qui passa au-dessus de la sorcière et alla se perdre dans le marais.

- Je… je suis désolé, bégaya l’elfe visiblement effrayé de ce qu’il avait failli commettre. Pardonne-moi Aurélia.
- Il n’y a rien à pardonner
, souffla la sorcière en lui tendant Hurlevent, tu étais poss… Volgan !

La jeune femme courut auprès du corps froid du norse. La mare de sang avait été dévorée par la terre maudite et des racines tentaient de percer son corps, cherchant les plaies. D’un geste rageur, la jeune femme incinéra les plantes démons qui refluèrent en grésillant.

- Est-il…? demanda l’elfe en saluant Ixli d’un air étonné.
- Je ne sais pas… je ne sens plus son pouls…
- Détruisssez le Sccceau, siffla l’homme-lézard, ssses blesssssures sssont trop importantes pour le sssoigner iccci.
- On ne peut pas le laisser là ! s’exclama la sorcière, le visage ruisselant de larmes.
- Nous n’avons pas le choix, déclara froidement l’elfe, remis de sa possession. Faisons vite, et sortons tous de cet enfer.

Aurélia le fusilla du regard mais ne dit rien. Avec le sang du barbare, elle dessina sur son dos quelques runes de protection et murmura une incantation ; les glyphes écarlates s’auréolèrent d’or et d’albâtre.

- J’espère que cela suffira.

Guidés par l’esprit intangible d’Ixli, l’elfe et la sorcière partirent en courant vers les sombres murailles.


A suivre…



Dernière édition par Haghar Tripes-de-Feu le Dim 8 Avr 2012 - 7:30, édité 1 fois
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xarkhan
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeJeu 5 Avr 2012 - 8:56

Vraiment excellent, le rythme, l'émotion tout y est pour tenir en haleine le lecteur. Cela devient une torture d'arrêter de lire...
Ton récit devient de plus en plus accrocheur, on sent la montée en puissance par rapport au début ce qui est l'idéal pour intéresser le lecteur.
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Avr 2012 - 8:48

j'adore j'adore j'adore!!
Xarkhan a entièrement raison plus on avance plus le récit nous donne envi de continuer!
Quand je vois certains livre de fantasy qui font des ventes énormes avec une écriture d'un niveaux de cp et une histoire sans queue ni tête, je me dis que ton livre ne peut être que publié et que je ne pourrais ,que l'acheter! Green
Il y à aussi my major company, je crois qu'ils publient aussi des romans, va y faire un tour Wink
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeSam 7 Avr 2012 - 10:18

Pourquoi ça s'arreeeete???? La SUITE!!!!!!!!!!!!!!!

Sinon c'est toujours aussi bien, c'est juste dommage qu'ils crèvent tous (en même temps, tout n'est pas rose dans le monde de Warammer.) Et c'est rai que tu a toutes tes chances pour te faire publier, il y en a bien une qui a écrit une histoire comme ça et qui est devenue une des écrivaines les plus connues au monde.
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Haghar Tripes-de-Feu
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeDim 8 Avr 2012 - 11:45

Bonjour les Gueulards,


Merci à vous pour ces commentaires plus qu’encourageants et votre soutien inconditionnel ! C’est cool d’avoir des fans ! Laughing Danse

En suivant vos conseils, j’ai envoyé un mail à Bibliothèque Interdite afin de savoir s’ils publieraient des auteurs français amateurs… pas de réponse pour le moment (cela fait une semaine). Quant à My Major Compagny, j’y ai déjà pensé… disons que c’est mon plan B ^^ Merci à tous !! Wink

Voici le chapitre 8, en vous souhaitant bonne lecture.


Haghar.


X X X X X


Chapitre 8


La chaleur réveilla l’estalien. Ses yeux embrumés encore du lourd sommeil de l’inconscience se posèrent sur un symbole étrange, clair et doré, d’où émanait la chaleur. Ce même symbole qui se trouvait sous lui, à quelques pieds, posé au sol et entourés de glyphes tracés dans du sang… Miguel écarquilla les yeux et tenta de bouger, mais une vive douleur le cueillit… un peu partout !
En hochant quelque peu la tête, il s’aperçut qu’on l’avait attaché à un cercle d’acier piqueté de rouille et orné de pointes acérées, les mêmes qui le retenaient au-dessus du vide, nu et ruisselant de sang. Ses effets gisaient plus loin sur les dalles de la grande salle du donjon. Sans le voir, il entendait bourdonner le démon qui récitait une mélopée sombre, dérangeante et oppressante. Les mots en eux-mêmes blessaient l’oreille du mortel. Le Sceau en-dessous de lui pulsait, et bien qu’il ne sache pas comment, le diestro le sentait dégager de la magie.

- Aaaaah te voiiiiilà réveiiiiiiller ! Biiiiien, celaaaaa seraaaa pluuuus douuuulouuureux !!!

La grotesque créature se dandina devant Miguel, sa blessure à l’aile l’empêchant visiblement de voler. Dans une de ses pattes crochues reposait un grimoire, certes imposant mais qui tenu par une créature de cette taille paraissait ridicule.

- Toooon saaaang est celuiiiii de la sorciiiiière, exulta le démon blessé, iiiiil deeeeevraiiiit suffiiiiire à ouvriiiir le sceaaaaau… et à me liiiiibérer !!
- Descends-moi de là que je termine mon travail
, cracha Miguel malgré la douleur.
- Iiiiinsolent, tuuuu vaaa aaahh !!

Le démon hurla de douleur. Miguel cilla en apercevant Ixli traverser le démon. Le petit être spectral grimaça de lui aussi de douleur, mais se tint vaillamment entre la créature et l’humain. Les portes de bois volèrent en éclat, couvertes de flammes blanches. Miguel sourit à la vue de sa sœur, les yeux flamboyant d’énergie blanche, la même qui l’auréolait telle une cape immaculée.

- Relâche mon frère démon et affronte-moi !
- Ouiiiiii !!


Le démon s’élança vers Aurélia qui leva une main comme pour l’arrêter. Un éclair éblouissant frappa le monstre mais ce dernier ne fit que tituber quelques secondes avant de reprendre sa course. Une corde claqua. La flèche du rôdeur fit mouche, perçant la chitine plus fine du torse. Tal’var se glissa derrière la sorcière et dégaina Hurlevent. L’éclat de l’arme blessa les yeux de mouche du démon qui siffla sa haine et sa peur. Il finit par reculer au fond de la pièce, relâchant son grimoire.

- Je meeee reeeends, gémit-il.
- Point de pitié, cracha Aurélia, point de salut pour toi !
- Aurélia… ?


La sorcière ignora l’appel de son frère. Ivre de rage, elle s’avança, majestueuse, le vent Hysh s’échappant d’elle par vagues colériques, repoussant les ténèbres et la souillure. Ses doigts dessinèrent de gracieuses arabesques alors qu’une incantation franchissait ses lèvres pincées. Deux lances de lumière dorée clouèrent au sol le monstre, incinérant ses ailes et antennes.

- Pour mon frère ! cingla la sorcière. Et pour Volgan !

Le halo la nimbant se concentra en une sphère étincelante, telle une étoile reposant dans sa main tendue. L’air vrombit et le démon couina de terreur quand l’orbe le traversa de part en part. Mais Aurélia n’en avait pas terminé avec lui. Elle rappela la sphère éclatante qui se plaça dans la trou béant. La sorcière ferma les yeux pour concentrer toute sa colère, son envie de châtier cette créature. Elle en oublia jusqu’à l’endroit où elle se trouvait, son frère torturé qu’aidait l’elfe, ce dernier la soutenant par son silence, le fantôme d’Ixli, les corps des deux norses laissés aux appétits et dangers de ce monde. Seule sa rage demeurait. L’étoile grossit, enfla, dévorant peu à peu les chairs et l’ichor orange du démon. Ce dernier hurla des imprécations, siffla des malédictions mais la puissance d’Aurélia renforcée par Hurlevent et Ixli les dissipa d’une pensée.

- Aurélia, nous devons partir… siffla Ixli, penssse à Volgan…

Le visage haineux de l’estalienne parut se radoucir, de tristesse. D’un geste, elle mit fin aux souffrances du démon qui s’affaissa, coquille vide et brûlée par la magie blanche. A bout de force, Aurélia soigna comme elle le pu son frère que soutenait Tal’var. Miguel embrassa sa sœur, fier et quelque peu effrayé de ce qu’il venait de voir. Alors qu’il récupérait vêtements et armes, Ixli dirigea la sorcière vers le Sceau.

- C’est donc pour cela que nous nous battons, souffla l’estalienne, un morceau d’albâtre, d’or et d’argent.
- Plusss que cccela, ils ssssont la clef de la sssurvie du monde.
- Que doit-on en faire ?
- D’après Itili-Chotek, il faut les détruire et non les ouvrir… la différenccce est minime et elle est dans l’intention, non dans l’acte.
- Je ne comprends pas
, chuchota Miguel.
- Tu dois penssser à ccce que tu désires quand tu le brises, répondit Ixli. Ccce n’est pas ausssi sssimple que ccce qu’il y paraît. Ccc’est pourquoi Aurélia doit le faire. Elle ssseule posssssède la concccentration nécccesssssaire pour faire la différence.
- Nous ne pouvons donc pas briser ces sceaux ?
- Les esssprits guerriers sssont trop fougueux pour être sssûrs. Des Elus, ssseuls Johan et ta sssœur peuvent accomplir ccceccci.
- Obéron m’a dit que nous devions les rassembler sur une terre sacrée, en aucun cas les briser !
s’interposa l’efle.
- L’humain ne sssait pas tout, siffla Ixli. Ccce sssont leurs cœurs qu’il faut récolter, non les sssceaux qui pourraient facccilement se brissser.

Miguel hocha la tête, trop fatigué pour répondre. L’elfe, sombre, observait Aurélia se concentrer, les mains au-dessus du premier Sceau. Sa possession, le fait d’avoir presque tué Volgan – voire tué tout court car rien ne permettait de dire qu’il allait survivre – et son apparente incapacité à briser correctement les sceaux mettaient à mal un ego qui déjà se voyait confronter à l’amitié sincère avec des humains. Lui, un elfe des bois, les plus farouches des premiers nés.
Tal’var se gifla mentalement. Jamais aux côtés des siens il n’avait éprouvé autant de sentiments, de passions. Jamais il n’avait eu si peur de perdre un de ces compagnons que quand ses flèches abattirent le norse, où que Johan combattait seul le démon Dhuul. Jamais il n’avait éprouvé plus grande tristesse à la mort d’Ixli et de joie à voir Miguel en vie. La féérie de son monde, des forêts de Laurelorne et d’Athel-Loren ne servaient qu’à une chose ; séparer plus encore les elfes du reste du monde. Tal’var eut un sourire triste à la pensée qu’il ne rentrerait jamais chez lui.
La sorcière psalmodia une dernière fois et le Sceau se brisa en deux. Un second sceau, blanc et frappé d’arabesques dorées et argentées, de la taille d’un doublon, teinta au sol. Aurélia le ramassa en tremblant, épuisée par les efforts qu’elle avait dû fournir pour maintenir le portail ouvert, combattre le démon de Nurgle, soigner ses compagnons et briser correctement le premier des huit Sceaux.

- Je le garde, déclara-t-elle en le dissimulant dans une poche secrète de sa toge. Partons rejoindre Volgan et Hannah.
- Où sont-ils ?
demanda Miguel une pointe d’inquiétude dans la voix.

Le regard triste de sa sœur assombri son cœur.

* * *
Volgan se réveilla, milles tambours de guerre hurlant au fond de son esprit. Il cilla plusieurs fois, observant le paysage de cauchemar ; il n’avait pas rêvé. Malgré lui, il sourit. Le baiser d’Aurélia n’était donc pas un rêve. La sorcière avait semble-t-il disparu et il lui sembla se rappeler que l’elfe était… derrière lui.
Au niveau du cœur, sur son torse, brillaient deux cicatrices circulaires. Celles de pointes de flèches. Combien de temps était-il resté inconscient, pour que de telles blessures se referment ainsi. La magie d’Aurélia ? Mais alors pourquoi sa compagne ne l’avait-elle pas attendu ? Et qu’en était-il de l’elfe ?
Volgan se releva, notant que ses chausses de cuir étaient en lambeaux, battant ses jambes et dissimulant à grand peine sa virilité. Il aperçut une tâche sombre sur la terre morbide ; son sang. Et autour de lui gisaient quatre cadavres de Portepestes, lacérés à mort, suintants de diverses humeurs écœurantes.

- Co… comment ?

Volgan se retourna. Aurélia le regardait avec stupeur, sa poitrine se soulevant rapidement ; ses compagnons avaient couru vraisemblablement. L’elfe apparut à son tour, saluant le norse. Miguel avança vers le norse, le visage tendu. Sa démarche trahissait de nombreuses blessures. Plus étrange encore, Ixli les accompagnait. D’abord heureux, le norse remarqua que le paysage se dessinait au travers de son ami. Un fantôme.

- Tu es en vie ! souffla la sorcière.
- Grâce à toi, répondit le norse en serrant le bras de l’estalien toujours muet.
- Non… je n’ai pas eu le temps… Ixli ?
- Je n’en sssais pas plusss… dépêchons-nous
, continua-t-il, le portail va se refermer.

Les compagnons se remirent en route mais Tal’var arrêta discrètement le diestro, laissant le barbare, Ixli et l’estalienne prendre la tête. Miguel en pensait qu’à retrouver Hannah qu’il supposait morte. Aurélia lui avait déjà parlé du combat contre la bête démoniaque et de son bras tranché. Seule, bien que sous la garde de l’esprit du slaan, le diestro craignait pour elle.

- Que veux-tu ? demanda-t-il plus durement qu’il n’aurait voulu.
- Volgan m’inquiète.
- Tu es lent à la détente
, grinça le noble humain. Il m’inquiète depuis le début.
- Ecoute moi
, siffla l’elfe en serrant plus fort le bras du diestro, j’ai vu ce que j’ai fait quand j’étais… possédé. J’étais embusqué. Il me tournait le dos et, pardonne moi, je n’avais alors cure de blesser ta sœur pressée contre lui.
- Quoi ?!
- Tu verras cela plus tard ! Je lui ai tiré deux flèches qui l’on traversé de part en part, et j’ai touché le cœur. Deux fois. Il devrait être mort.
- La magie de ma sœur…
- Elle ne l’a pas soigné. Ixli nous a dit que l’endroit empêcherait ses sortilèges de fonctionner. Et tu as vu les cicatrices ? Cela fait moins d’une heure…
- A quoi penses-tu ?
- J’ai peur qu’il ne soit… souillé.
- Un mutant tu veux dire ? Comment ?
- Regardes autour de toi !
dit-il plus fort en embrassant d'un geste de la main le paysage moribond, et vois ses nombreuses plaies. Qui sait ce qui a pu lui arriver ici.
- Ta lame est ensorcelée pour combattre ces monstres, n’est-ce pas ?
- Oui… nous verrons avec le temps. Mais reste sur tes gardes.
- Je l’étais parce qu’il est un norse. Plus encore car il était de toutes évidences intéressé par ma sœur. Et désormais, tu me dis qu’elle a répondu à ses avances. Je serai sur mes gardes, crois-moi.


L’elfe hocha la tête d’un air entendu. Les deux guerriers rejoignirent leurs compagnons. Les démons avaient disparu à la mort du monstre aux traits insectoïdes. Pourtant, l’atmosphère était plus tendue que jamais.

* * *
Hannah enserra le diestro de son bras valide, et Miguel bien que gêné, le lui rendit. Volgan et elle échangèrent une poignée de main guerrière, serrant l’avant-bras l’un de l’autre. L’elfe la salua d’un maigre sourire. Une explication du barbare fut nécessaire pour qu’elle accepte la vison du spectre d’Ixli.

- Je te remercie Aurélia, déclara la norse. Tu as sauvé ma vie. J’ai dette de sang pour toi.
- Tu ne me dois rien, il est normal que…
- Si !


Volgan expliqua alors que, dans la tribu d’Hannah, sauver une vie revient à avoir un droit de vie ou de mort sur cette personne. Ainsi, par son geste, Aurélia de Llopa pouvait disposer de l’existence d’Hannah ; ce qui gêna profondément l’estalienne qui s’empourpra avant de rejoindre Ixli.
Les compagnons franchirent le portail. Le retour dans la caverne glacée de Norsca fut une bénédiction pour tous, l’odeur pestilentielle et les visions horribles de l’Entremonde enfin laissées derrière eux. L’ombre spectrale d’Itili-Chotek commença à s’effilocher alors que le portail se refermait enfin. Le symbole de Nurgle rouilla plus encore avant de tomber en poussière orange sur la roche humide.

- Je vais devoir vous quitter, siffla le fantôme d’Ixli qui déjà disparaissait. On a besssoin de moi ailleurs. Vous avez un Sssceau, un autre a été détruit. Johan est sssur le point d’en retrouver un troisssième, un autre ssse sssitue dans la terre des Chevaliers.
- La Bretonnie ?
demanda l’elfe. Vaste royaume.
- D’après Obéron, vous trouverez la piste dans la cccité de l’Anguille… mais le temps est compté.
- Et Johan ?
demanda la sorcière, où est-il ?
- En Norsssca, au Pic des Flammes Eternelles… il recherche la tombe d’un lieutenant d’Asssavar Kul.
- De qui ?
- Celui que les Puissances de la Ruine ont choisi
, récita Volgan, celui qui rallia les armées noires pour marcher sur le Vieux Monde. Il était l’Elu avant Archaon, il y a de cela longtemps. Je connais cette montagne. Et cette tombe. Du moins leurs légendes

Ixli se dissipa. Les compagnons demeurèrent silencieux un long moment, Aurélia séchant ses larmes, avant de s’effondrer au sol, perclus de fatigue. La sorcière eut juste le temps d’allumer magiquement un feu qui les réchaufferait avant de sombrer dans un sommeil des plus profonds. Nul ne monta la garde.

* * *
- Miguel, Aurélia et Hannah.

Les compagnons, reposés, guéris par la magie de la hiérophante, et nourris des dernières rations de voyage, se préparaient à un long voyage. Grâce aux dires d’Ixli, ils savaient où retrouver deux autres Sceaux et Johan. Ce dernier marchait déjà vers la tombe d’un ancien héros du Chaos, seul.
L’elfe avait donc décidé qu’ils devaient se séparer. Le sigmarite ne pouvait combattre seul, et la piste en Bretonnie menaçait de disparaître. D’abord réfractaires, les compagnons jugèrent la décision du rôdeur comme la meilleure.

- Miguel et Aurélia sont des humains et nobles, argumenta l’elfe. Cela parlera aux chevaliers étriqués de Bretonnie. Volgan sera traité pire qu’en Empire quant à moi, je suis pour ces hommes un démon de la pire espèce ; ils n’aiment pas les elfes des bois. Nous n’ont plus d’ailleurs.
- C’est le mieux en effet, continua le norse, Hannah connaît bien la Mer des Griffes et les villages côtiers. Elle vous guidera. Quant à moi, je nous mènerai Tal’var et moi à la suite de Johan.

Les compagnons prêts à partir récupérèrent leurs possessions et quittèrent la caverne. L'elfe et Miguel échangèrent un regard entendu qui n'échappa pas à Aurélia, cette dernière se promettant d'en toucher deux mots à son frère plus tard.
Le vent frais de Norsca, aux senteurs de pins, accueilli les Elus à l’extérieur… ainsi qu’une bande d’hommes-bêtes en armes, arborant le symbole de leur ennemi, hurlant dans la plaine au-dessous d’eux.


A suivre...


Dernière édition par Haghar Tripes-de-Feu le Dim 8 Avr 2012 - 19:33, édité 1 fois
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xarkhan
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeDim 8 Avr 2012 - 19:17

Bonne transition et j'aime bien la suspicion qui s'insinue dans le groupe.
De même, c'est sympa d'inverser les rôles entre Aurélia et Miguel.
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeSam 21 Avr 2012 - 21:35

C'est juste ... trop bien !^^ non sérieux ça claque franchement, c'est même étonnant que tu sois pas déjà publier !^^ sinon c'est super bien écrit, avec une vraie intrigue et des personnages intéressent ... bref j'adore ! Rouge Rouge Rouge Rouge

Juste vivement la suite ! Razz Rire Smile
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeLun 30 Avr 2012 - 21:45

J'aime pas me répéter mais...

Shocked Shocked Shocked Shocked Shocked

Suspect Suspect Suspect Suspect Suspect

Coeur Coeur Coeur Coeur Coeur

Voila!

En résumé: à quand la suite ? Embarassed
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMer 2 Mai 2012 - 20:04

La même que celui du dessus Green
Pour blibliothèque interdite, on peut faire un mail groupé , parce que tout seul, on est même pas sur qu'ils aient pris la peine de le lire. Tandis que si tout les gueulards s'y mettent Twisted Evil
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 12:48

Salut,

Toujours géniaux tes récits, j'aime Coeur
Comme d'habitude donc: Quand la suite ? Razz
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Haghar Tripes-de-Feu
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 16:33

Bonjour les Gueulards,


Après un long silence radio (mis à part quelques commentaires de ci, de là), me revoici avec un nouveau (petit) chapitre (pendant que mes Gnoblars prennent très doucement des couleurs… peindre 50 de ces petits machins commence à me saouler, je l’avoue ^^).

Merci à tous pour vos commentaires et vos encouragements ; je travaille actuellement (comme toujours) sur l’édition de mon roman, mais je n’abandonne pas la Prophétie de Xanglia, votre récit ! J’espère toujours vous plaire au travers de mes écrits.

PS : pas de réponse de Black Library sur une possible collaboration… dommage.

Voici le chapitre 9, en vous souhaitant à toutes et tous une bonne lecture.


Haghar.


X X X X X


Chapitre 9


La houle se fit plus intense et, en à peine quelques minutes, la mer d’huile devint tempétueuse, le ciel clair se chargea de lourds nuages noirs aux reflets pourpres où brillaient des centaines d’éclairs rageurs. La visibilité devint pour ainsi dire nulle et le soleil disparut, comme happé par la tourmente. Le vent quant à lui sculptait des vagues de plus en plus grandes, qui s’écrasèrent sur la coque du navire bretonnien. Certaines passèrent le bastingage et menacèrent d’emporter les marins.
Nicolas, le capitaine du Cygne d’Azur avait prit la barre, l’homme connaissant son navire comme s’il eut s’agit du corps d’une amante. Le chevalier Phillibert de Pourpressence avait insisté pour poursuivre le pirate druchii à l’origine de la chute de la Dame d’Albâtre, et qui transportait la prophétesse Isabelle de Blancheporte. Le capitaine avait conscience qu’il menait son bâtiment et ses hommes à une mort certaine ou, pire, à la servitude des corsaires elfes noirs. La Dame d’Albâtre était plus grand, plus solide et bien mieux armé que son bâtiment, et en plus d’un équipage plus populeux, la damoiselle se voyait protégée par une escorte de braves chevaliers et bénie par la Dame en personne ; pourtant, les druchiis s’étaient montrés plus forts encore. Alors que pouvaient-ils contre ces monstres aux mœurs cauchemardesques ?
Un marin l’avait fait remarquer trois jours après qu’ils eurent quitté l’épave. Et cet homme, Thomas, tenta en vain de soulever l’équipage. Le chevalier s’était alors montré face à lui, avait ôté son armure et lui avait tendu une lame de bonne qualité. Lui s’était armé de l’espadon des chevaliers de la Quête, épée à deux mains qui remplacerait la lance de cavalerie le temps que son épreuve soit terminée. Quelle qu’ait été cette quête, le chevalier de Pourpressence s’en était écarté pour secourir, du moins tenté, la damoiselle du Graal. Ou du moins la venger, car les cruels elfes noirs l’avaient très certainement tué.

- Nous entrons dans la Mer des Griffes, hurla le capitaine au chevalier pour s’en faire entendre, mais rien ne dit que notre ennemi ait pris cette route…

Phillibert de Pourpressence se tenait sur le pont inférieur, au milieu des marins, en armure et un genou à terre. Il tenait sa lame à deux mains, pointe fichée dans le bois du pont. Sans casque, son visage paraissait calme et résolu, masquant son duel intérieur ; l’abandon de sa quête ou l’abandon de dame de Blancheporte. Les yeux clos, il priait la Dame. Sans savoir comment, il savait où retrouver les pirates. La colère des éléments tout autour de lui ne parut pas un instant l’atteindre et, bien que chevalier et non marin, et qui plus est vêtu du lourd harnois des chevaliers, il ne chuta ni ne bougea d’un pouce.

- Continuez capitaine. La Dame nous guide et nous bénie. Et nous nous rapprochons !
- Je ne suis pas certain que cela soit une bénédiction
, murmura le capitaine en barrant pour tenir la direction de son navire, vraiment pas…

* * *
Braka se baissa autant qu’il lui fut possible, mais l’une des têtes de métal du fléau le percuta au visage. L’os de la mâchoire craqua sous la force démente du chef des pillards, et le goût cuivré du sang emplit la bouche du guerrier nain. Le choc initial passé, le tueur s’offrit un petit sourire, plus un rictus, avant de charger le géant en armure sombre.
Ce dernier observa incrédule le nain sans armure et dévia d’un coup de gantelet la lourde hache. Mais le nain fut plus rapide que ne laissait supposer sa taille et sa corpulence. D’un revers, il frappa l’arrière du genou de son adversaire. La lourde armure, don des Puissances de la Ruines à leur serviteur, ne se brisa pas mais la force du coup suffit à lui faire mettre un genou à terre.

- Te v’la à une hauteur respectable, cracha le nain, j’vais te raccourcir un peu plus !

La hache runique vola vers le casque aux allures de loup cornu et l’arracha de la tête du guerrier du Chaos. La peau de l’homme était d’une pâleur morbide, aux reflets violacés. Son œil droit manquait, remplacé par une pierre noire creusée d’une rune rougeoyante. L’autre était d’un bleu aussi froid que les grands glaciers de Norsca. Chauve, une balafre infectée courait le long de son crâne. Une barbe blonde, sale et enchevêtrée, lui mangeait le visage. Ses dents reflétaient la lumière comme l’aurait fait l’acier et toutes étaient taillées en pointe. Sa langue bifide, pourpre, goûta l’air devant lui autant que ses narines, qui se dilatèrent sous l’odeur de son propre sang ; une boue visqueuse vaguement rouge qui s’écoulait lentement d’une blessure à la joue droite.

- Cela faisait longtemps que je n’avais été blessé, ricana le guerrier en se relevant. Enfin un combat qui en vaut la peine !
- C’est qu’t’as pas dû rencontrer masse de nains
, répondit Braka en levant sa hache.
- Des nains... j’en ai massacré des clans entiers.

Braka gronda avant d’abattre son arme sur le mutant, mais ce dernier esquiva. D’un coup de botte métallique il le déséquilibra et le tueur alla s’écraser dans la boue. Le fléau suivit, mais les têtes d’acier s’écrasèrent sur un bouclier invisible. Dieter apparut alors, sacrifiant son invisibilité pour se concentrer sur son sortilège de protection. Le mutant cracha au sol.

- Salopard de mage, jura le nain en se relevant, m’aide pas ! Surtout pas avec ta putain de magie !!
- Crétin de nain
, souffla le sorcier gris, j’ai besoin de lui et il court au suicide, puis plus fort, si tu ne veux pas de mon aide, cesse de dormir dans la boue et bat-le !!

Le tueur fusilla du regard son compagnon humain. Malgré lui, la remarque échauffa son ardeur au combat et il fit pleuvoir une série de coups de hache sur le guerrier du Chaos. Ce dernier riposta, ignorant le fer runique qui réussit à faire sauter quelques plaques d’armure, révélant une peau écailleuse gluante aux relents nauséabonds. Le fléau finit par mordre l’épaule noueuse du nain et une gerbe de sang s’en échappa. Engourdi, le membre pendit mollement le long du corps musculeux. La rage de Braka n’en fut que décuplée et son arme dessina un arc de cercle ascendant qui cueillit le mutant au menton. L’homme du nord cracha sang et dents de métal brisées.
Une ombre passa entre les combattants ; le destrier aux six pattes. D’une ruade, il envoya le nain au sol une nouvelle fois. Le guerrier en armure, blessé, monta sur la croupe de l’animal mutant et, malgré lui, décida de sauver sa peau. La retraite de leur chef fit s’enfuir les pillards, qui laissèrent de nombreux cadavres derrière eux. Dieter lui, ne pu s’empêcher de rire ; un rire nerveux. Ils étaient en vie. Du coin de l’œil, il aperçut le nain se rapprocher de lui, une lueur menaçante dansant dans ses yeux verts émeraude.

* * *
Ilkhar de Malcœur reposait nu sur son lit de soie et de velours, allongé lascivement contre le cadavre encore chaud d’une esclave humaine. Ses doigts fins détachaient un à un les grains de raisins savoureux qui éclataient dans sa bouche tandis que l’autre main caressait, de l’index, son amante défunte ; le capitaine choisissait les parties qu’il dégusterait dans la soirée.
On toqua à la porte. Le druchii leva les yeux et siffla. La porte de sa cabine, richement décorée, s’ouvrit sur une elfe noire au crâne rasé et tatoué, drapée dans une cape aux écailles turquoises et argentées ; la fameuse cape en peau de dragon des mers des corsaires.
Jamais pudiques, la nudité ne dérangea en rien ni l’un ni l’autre. Iriana, le bosco du Crépuscule d’Emeraude, salua son capitaine et referma la porte derrière elle, évitant que l’eau salée ne vienne souiller la cabine. Elle osa un sourire carnassier à la vue du corps appétissant de l’humaine décédée, sourire qui se mua en moue boudeuse quand elle remarqua l’absence de vie.

- Tu arrives trop tard Iriana, ricana le druchii en se relevant, faisant jouer les lueurs des bougies odorantes surs ses muscles et sa virilité, mais rassure-toi, je t’invite à ma table ce soir ; tu pourras la goûter.
- Il est des appétits plus savoureux à combler
, répondit le bosco. Nous verrons cela ce soir.
- Que me veux-tu ?
- Une voile est à vue.
- Aaaah
, ronronna le capitaine en cherchant ses effets, quel pavillon?
- Bretonnien
, sourit la druchii.
- Encore ? Parfait, nous aurons plus de vins et de chair pour ce soir.
- Capitaine !


La voix provenait du pont, masquée par l’épaisseur du bois de la porte. Les yeux d’Iriana s’assombrirent, et elle ouvrit violemment la porte avant de dégainer une de ses lames qui manqua de peu le buste du corsaire. Ce dernier se recula d’un pas, main sur le manche de son épée.

- Que veux-tu au capitaine qui soit si important pour que tu oses ne pas passer par moi ?! cracha Iriana.
- Une voile à vue…
- Oui, nous savons déjà cela imbécile!
- Non… une seconde voile !


Ilkhar afficha un sourire carnassier, ajustant son pantalon et sa chemise avant d’enfiler son armure de cuir et de métal. Deux proies, ses cales seraient vite pleines et ils pourraient aller s’enrichir une fois revenu à Karond Kar, l’unique cité druchii à donner sur la mer, passage obligé pour tous marchand d’esclave. Le noble grogna en pensant aux taxes prohibitives de la cité ; la contourner pouvait être lucrative, mais coûtait cher en cas d’échec.

- Quel pavillon cette fois ? demanda-t-il alors qu’Iriana terminait d’accrocher l’armure de son capitaine.
- Norsca je pense, capitaine. Un œil blanc orne sa voile.

Ilkhar se rembrunit. La Mer des Griffes était parfois traversées par des flottes aux couleurs des Puissances de la Ruine. Mutants, guerriers d’élites et hommes-bêtes. De bons gladiateurs. Eviter les flottes, et fondre sur un navire isolé. Mais quelle proie prendre en premier ? Ilkhar jugea rapidement que les norses risquaient de le priver du cadeau bretonnien s’ils l’atteignaient les premiers.

- Voile sur l’embarcation humaine ! Que les sorciers se chargent de ralentir les fils de Norsca !

Le branlebas de combat fut donné, les corsaires hurlant leur joie et envie de carnage.

* * *
- Voile ! beugla la vigie, un gor aux cornes renforcées de métal.

Dhuul, dans le corps gras de Wagner, sortit de sa cabine où il dévorait un ungor. Ses yeux striés de brume noire se dardèrent sur le navire druchii qui tentait de s’enfuir. Le démon afficha un sourire sadique, frottant les mains potelées de son hôte.

- Excellent !
- Pourquoi ?
demanda Wagner, je croyais que tu voulais tuer Obéron.
- Certes, mais le corps d’un elfe noir sera un meilleur hôte… plus fort, rapide et capable de supporter ma présence. Tu commences déjà à pourrir mon pauvre Wagner!
jubila le démon.

L’esprit de Wagner s’effondra de terreur alors que le navire mutant se dirigeait vers le sillage du chasseur druchii. Il venait d’entrevoir ce que comptait faire le démon pour posséder l’elfe noir ; sa survie ne faisait pas partie du programme.



A suivre...

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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 16:47

Encore un magnifique récit, dommage qu'on ne voit pas les Élus et qu'il n'y ait pas un peu plus d'action, même si la bataille du Nain est très bien. Mais le principal défaut c'est TROP COURT!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
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Haghar Tripes-de-Feu
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 17:11

Very Happy Merci, mais bon je n'ai eu que deux petites heures à y consacrer aujourd'hui... promis, d'ici la fin de la semaine, vous aurez des nouvelles des Elus... Wink

Encore merci.


Haghar.
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 18:01

C'est super bien!
Je veux la suite! Green
C'est étrange mais j'ai du mal à imaginer une embarcation homme bêtes Laughing Shocked
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMar 8 Mai 2012 - 18:36

emilep a écrit:
C'est étrange mais j'ai du mal à imaginer une embarcation homme bêtes Laughing Shocked

Imagine une bétaillère qui flotte ^^


Haghar.
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMer 9 Mai 2012 - 16:03

Haghar Tripes-de-Feu a écrit:

Imagine une bétaillère qui flotte ^^
Haghar.

Laughing
Le rêve de tout ogre qui se respecte!
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeMer 9 Mai 2012 - 19:32

Bonjour les Gueulards,


Merci à nouveau pour vos commentaires et vos encouragements.

Voici le chapitre 10, en vous souhaitant à toutes et tous une bonne lecture.


Haghar.


X X X X X


Chapitre 10


Tal’var marchait en tête, épiant le moindre signe d’embûche ou d’embuscade. Volgan suivait quelques pas plus loin ; inutile pour les compagnons réduits à deux membres de se séparer d’une plus longue distance, d’autant plus que l’elfe certes connaissait les forêts et ses pièges, mais le norse lui connaissait cette forêt en particulier.
Six jours qu’ils avaient quitté les autres Elus, un peu en catastrophe. La harde d’hommes-bêtes qui les attendait dans la plaine devant la grotte où reposaient les restes physiques d’Oberon Rabemeister ne les avait a priori pas pris en chasse. Les compagnons avaient réussi à se dissimuler avant que les éclaireurs ungors ne les trouvent. Ils s’étaient alors séparés dans les montagnes. Ni l’elfe, ni Volgan ne possédait le moyen de savoir si leurs amis étaient encore en vie. Eux avaient rallié au plus vite la forêt pour descendre vers le sud et obliquer rapidement pour l’est, vers Kislev.
Car la montagne sensée renfermer le tombeau d’un lieutenant d’Asavar Kul, ancien conquérant au service des Dieux Noirs et antérieur à Archaon, marquait pour ainsi dire la frontière entre le royaume de la Reine de Glace et Norsca, du moins physiquement. Tous les norses du sud, comme Volgan, avaient entendu parler de cette montagne maudite où les ombres dévorent le voyageur, où l’air gèle les poumons et où vos carcasses dénuées d’âme finissent englouties par des monstres gigantesques. Et pour le héros – ou le fou ! – capable de passer ces embûches, pire l’attend dans le cœur de la montagne ; mais les promesses de richesses et surtout de puissance ne cessèrent d’envoyer à une mort certaine nombre de jeunes guerriers qu’on ne revit jamais.
Pourtant, l’elfe et le norse s’y rendaient d’un pas alerte. Il leur fallait rattraper Johan qui possédait déjà une bonne avance et qui, bien que guidé par l’esprit d’Oberon et son dieu, ne connaissait rien à la forêt ni à la terre de Volgan. Heureux de savoir leur ami en vie malgré son affrontement avec l’assassin d’Ixli, ils ne voulaient pas le perdre si, d’aventure, il entrait seul dans la montagne.
Le voyage pesait sur l’esprit du norse. Marcher, courir même, des jours entier, se nourrir de viande crue et dormir à peine quelques heures par nuit sans feu pour se réchauffer ne l’atteignait que très peu ; fils de Norsca, il embrassait le tapis de neige comme un impérial l’aurait fait d’un lit moelleux. Mais le mutisme total de l’elfe, son éloignement tangible, et en définitive l’isolement et la solitude menaçaient de faire craquer le barbare. Issu d’un peuple fraternel, le norse supportait mal d’être seul. Ses amis lui manquaient, Aurélia en tête. Même Miguel et ses paroles plus acérées encore que son épée auraient été préférables, aux yeux de Volgan, au silence morbide de l’elfe.

- Tu n’es pas très bavard, finit-il par faire remarquer à son compagnon après l’avoir rejoint.
- Pourquoi parler ? siffla l’elfe. Je n’ai jamais été très loquace.
- Oui, je sais… si c’est le fait de m’avoir tiré dessus qui t’embête, sache que je ne…
- Silence !


Tal’var avait saisi une flèche, son arc à demi-bandé, et s’était accroupi, scrutant les arbres. Volgan détacha prudemment la hache de son dos, cherchant en vain ce que les sens surdéveloppés de l’elfe avaient détectés.
La forêt de Norsca était constituée de grands épineux verts, sombres, presque noirs, qui occultaient le pâle soleil. Des buissons de ronces et de feuilles urticantes faisaient du sous-bois un endroit délicat pour se dissimuler. Le tapis d’épines brunâtres craquait à chacun des pas du barbare, lors que l’elfe ne laissait pas s’échapper le moindre son.
Et la forêt justement demeurait silencieuse. Pas un pépiement d’oiseau. Pas un bruit de quelque animal grimpant à un arbre ou évoluant sur le sol. Même le vent semblait se taire, les arbres demeurant immobiles. Puis un son, sourd, se fit entendre. L’elfe réagit alors que Volgan percevait difficilement le bruit qui alla en s’amplifiant. Des pas rapides, ceux d’une course. Tal’var rangea flèche et arc et, prenant appui sur le sol, sauta vers une branche basse où il se réceptionna gracieusement avant de continuer son escalade acrobatique pour arriver sur la base d’une imposante branche sise à quelques trente pieds.

- Je ne suis pas un écureuil moi, maugréa le barbare.

Hache à la main, il se dissimula derrière le tronc de l’arbre qui servait de perchoir à l’elfe. Précaution inutile se dit-il, puisqu’il ne savait pas d’où viendrait le danger. Soudain, un buisson vola en éclat et une silhouette s’écrasa au sol. Des hurlements gutturaux suivirent. Volgan chargea l’homme au sol. Une flèche de l’elfe frôla sa joue, le forçant par réflexes à esquiver sur la droite, manquant son coup. Heureusement.

- Johan ! Par les dieux que fai… attention !

La hache du barbare cueillit le monstre au moment où ses mâchoires allaient se refermer sur l’initié. La force du coup referma brusquement la gueule du monstre qui s’étala lui aussi au sol. Volgan fronça les sourcils en reconnaissant la créature mutante. Un mélange impie entre un loup de bonne taille et une créature des marécages nommée crocodile. De cette dernière, elle possédait la puissante queue couverte de pics et la gueule à la force phénoménale. Du loup, sa rapidité et son endurance. Les Puissances de la Ruine avaient été plus généreuses encore en lui octroyant une salive empoisonnée qui faisait couler à flot la moindre morsure, blessure qui ne semblait pas vouloir se cicatriser. Les norses l’appelaient loup-serpent, quoique d’autres noms lui fussent attribués.

- Il y en a d’autres ! cria l’elfe en rejoignant ses compagnons.
- Ils chassent pour des hommes en armure, souffla le sigmarite en se relevant.

Déjà le monstre se relevait, gesticulant de colère. Un sifflement précéda deux flèches qui se fichèrent dans le dos couvert de fourrure. Mais sous la masse de poils gris et noirs se dissimulait une peau aux écailles dures comme l’acier. Volgan frappa, la hache dentelée mordant pourtant la chair blindée. La créature émit un jappement grondant, auquel répondirent trois autres monstres. Ces derniers avançèrent en arc de cercle, vers les compagnons rassemblés, comme l’auraient fait des loups.

- Ils me pourchassent depuis deux jours, souffla Johan en brandissant son marteau, j’en ai tué un mais il semblerait que la proximité de la montagne influe sur mes pouvoirs ; libérer la puissance de Sigmar m’est difficile.
- Nous sommes trois désormais
, répondit Volgan en reculant hache brandie. Ne vous faîtes pas mordre.
- Je ne comptais pas leur servir mon corps en offrande
, souffla l’elfe en encochant une flèche, leur peau est dure comme l’acier, viser les parties molles.

Sur ce, Tal’var décocha un trait qui se ficha devant un loup-serpent. L’elfe avait anticipé l’attaque qui allait suivre, animée par la surprise et la peur de l’animal. Une seconde flèche suivit rapidement, et perfora le palais découvert par la gueule grande ouverte. Le monstre trébucha sous la douleur alors que ses congénères se jetaient sur Volgan et le prêtre.

* * *
- Miguel ?

Aurélia s’avança sous la tente de son frère. Les compagnons s’étaient séparés et alors que Volgan et l’elfe partaient prêter main forte à Johan, les deux estaliens menés par Hannah s’étaient éclipsés pour rejoindre au plus vite un port allié et, de là, entamer un périple qui devait les mener en terres de Bretonnie, où la piste pour un autre Sceau menaçait de disparaître.
Quatre jours à errer dans les montagnes pour semer les ungors, éclaireurs de la harde de monstre du Chaos rassemblés devant la grotte les avaient grandement retardés. A cela s’ajoutait l’infirmité d’Hannah et la fatigue de la sorcière, épuisée d’avoir combattu la magie perverse de l’enfant de Nurgle. Miguel s’était chargé seul de combattre es ungors et les harpies les ayant repérés. Il avait récolté une vilaine griffure au visage, qui dessinait trois balafres sur son si beau visage. La magie curative avait chassé le poison et la maladie, et avait refermé les plaies mais les cicatrices demeureraient. L’estalien les avait haï puis s’y était rapidement fait ; une marque visible de son combat et de sa victoire.
Blessé et aux soins l’un de l’autre, l’estalien n’avait pas quitté sa sœur de tout le voyage. La veille, après avoir rallié un groupe de guerriers qui les emmenèrent sur des embarcations le long d’une rivière jusqu’à un village de pêcheur, ils s’étaient offerts une journée de répit avant de repartir pour un village plus grand où ils escomptaient prendre un navire pour l’Empire, aucune embarcation norses ne commerçant avec la Bretonnie. Pirates mis à part.
Aurélia referma le pan de peau tannée, accoutumant ses yeux à la pénombre. Son frère s’entraînait. Vêtu d’un simple pantalon de peaux à frange, ses effets réduits en charpie par les combats de leur aventure, il esquissait au ralenti des bottes, des attaques complexes contre un adversaire invisible, des perles de sueur brillant sur son torse à la lueur des bougies.
Les yeux clos, il répétait inlassablement et à la perfection les mêmes gestes. Ces gestes qui faisaient passer de vie à trépas les ennemis du diestro. Le visage hermétique, il réfrénait en vain une grimace de douleur à chaque fois que sa main directrice levait sa lame haut, le corps tirant sur la grande balafre de son flanc ; un autre cadeau des harpies.
La sorcière regarda son frère un long moment, sans l’interrompre. C’était en quelque sorte la façon pour le guerrier de rentrer en méditation, comme elle le faisait avant de compulser ses grimoires. Son esprit ne se vouait qu’au combat, et cela pouvait s’avérer dangereux si elle le surprenait. Aurélia attendit donc que Miguel finisse par une cisaille, mimant la mise à mort de son adversaire. Il tourna son visage balafré et ouvrit les yeux. L’espace d’une seconde, l’estalienne crut y discerner de la déception. Finalement, il l’accueillit d’un sourire charmeur, ce même sourire qui faisait fondre les femmes de haute noblesse comme les filles de ports, sourire qu’il n’avait plus arboré depuis ler implication dans cette quête.

- Ma sœur, l’invita Miguel, pardonne moi, je ne t’avais pas entendu.
- Ne t’excuse pas… tu attendais quelqu’un d’autre ?
- Je l’avoue oui,
murmura le diestro en s’épongeant le front. Mais je suis fort aise de te voir au calme, même dans une tente et vêtu comme un barbare ; au moins sommes-nous propres et nourris.
- En effet
, sourit la hiérophante. Miguel, n’attends pas qu’elle vienne à toi.
- Elle m’évite
, objecta-t-il en revêtant une chemise de lin verte.
- Elle pense que tu as honte de son infirmité.
- Et si c’était le cas ?


Le frère et la sœur se firent face, les yeux dans les yeux, sans piper mot. Aurélia dévisagea son frère. Non, il n’avait pas honte. Seulement, le fier guerrier de sang noble, le fin bretteur raciste, était amoureux d’une barbare, d’une femme qui surpassait nombre de « civilisés » en courage, force et volonté. Qui n’avait pas bronché à la vue de la perte de son bras. Bras perdu pour sauver la sorcière du monstre démoniaque.

- Ton silence la blesse plus que la perte de son membre, répondit après un moment la sorcière. As-tu honte de son infirmité ? De son origine ?
- Je… ne sais pas. Tu imagines la tête de père ou de mère.
- Mère serait ravie de te voir attendrit pas une femme…
- Je ne me suis pas attendrit !
gronda le diestro.
- Amoureux si tu préfères. Et que lui importerait son origine ou le fait qu’il lui manque un bras. Du moment qu’elle ait des bambins qui l’appellent grand-mère… Quant à père, il serait fier de voir ce que tu es devenu, un guerrier lancé dans une quête pour le monde !
- Il nous tuerait oui, cracha le diestro. Toi et moi aimons ces démons du nord, tu parles d’une fierté !

Malgré lui, Miguel avait mis plus de reproches dans sa voix qu’il ne l’aurait souhaité. Il la jugeait encore pour son amour pour Volgan, alors qu’il éprouvait la même chose pour Hannah. Cet amour qui ne le dégoûtait pas tant que cela au final. Juste une terrible douleur de ne pouvoir le voir s’accomplir.

- Il te manque ? demanda-t-il après un long silence gêné.
- Oui. Son étreinte, son odeur, sa voix et ses regards.
- Pardonne-moi Aurélia.
- Te pardonner ?
- Oui. De l’avoir insulté, d’avoir cracher sur votre amour. Te voilà séparée de lui alors que l’objet de mes désirs se situe à quelques pas de moi… et tu viens quand même me plaindre.
- Tu es mon frère.


Miguel hocha la tête. Il n’était pas sûr que, si les rôles eussent été inversés, il aurait eu la même compassion. Il s’avança pour étreindre sa sœur, étreinte qu’elle lui rendit. Il déposa un baiser chaud sur son front, et sortit dans l’air froid du crépuscule. Aurélia l’observa, le vent faisant battre la porte de peaux. Elle sourit en la refermant. Il se dirigeait vers la tente d’Hannah.

* * *
Le navire bretonnien hurla sous le soudain changement de cap. Nicolas venait de refermer sa longue vue, cadeau d’un nain à son grand-père, et faisait rouler la roue de toutes ses forces. Le gouvernail grinça mais tint bon, et les marins suivirent les ordres de replis, affalant certaines voiles. Le capitaine avait vu le second navire, les ossements jaillissant de la coque maudite, des yeux gigantesques l’ornant.

- Capitaine ! rugit le chevalier de Pourpressence, par la Dame que faîtes-vous ?!
- Un navire norse chevalier
, gronda Nicolas sous l’effort du rétablissement de la roue, nous ne sommes pas de taille à les affronter tous deux.
- Je représente le Roy sur ce navire
, répondit à voix haute et claire le chevalier, et j’ordonne qu’on mette le capitaine aux arrêts si il ne rétabli pas séant notre route !

Les marins se regardèrent, lorgnant leur capitaine au visage résolu. La mutinerie n’était pas dans leur cœur, il le savait. Sévère mais juste, tel était Nicolas. Ses hommes le respectaient et, en un sens, l’aimait. Mais face à un chevalier, un noble connut pour ses faits d’armes, leur condition de serviteurs risquaient de primer. Les sanctions pour trahison qu’avait fait pleuvoir l’homme en armure penchaient également dans la balance.

- Capitaine ! tonna la vigie, ils s’attaquent !
- Que la Dame soit remerciée ! Capitaine, attaquez maintenant !!


Nicolas observa le navire druchii qui, bien que ne changeant pas de direction, tournait ses armes de poupe vers le navire mutant. Ainsi les norses et les elfes noirs ne s’étaient pas alliés. Il pria pour lui-même Manann, le dieu impérial de l’océan et la Dame, divinité de Bretonnie. Le Cygne d’Azur rétablit sa direction et fit face au chasseur druchii.

- Dieux et déesses, protégez-nous… Branlebas de combat messieurs, à vos armes et postes !!

* * *
La sorcière druchii, à peine vêtue, goûta les embruns glacés de la Mer des Griffes lui fouetter le corps. Elle se trouvait à la poupe du Crépuscule d’Emeraude et entonna un chant langoureux qui se fit puissant. Tout à sa psalmodie, elle égrena une poudre blanche, de l’os de vierges d’Ulthuan. Son appel résonna dans les tréfonds aquatiques, trouvant écho dans un grondement… celui d’un puissant dragon des mers.

- Voilà qui devrait occuper le navire de ces barbares, jubila-t-elle. Nous allons…

La sorcière se tût, alors que le goût suave de son propre sang remontait dans sa bouche. Elle baissa les yeux et admira le flot carmin goutter d’une lame qui lui dépassait du ventre. Le sorcier renégat récupéra sa dague d’un geste vif et égorgea son homologue féminine avant qu’elle ne s’effondre. Il finit par la pousser dans les flots déchaînés.

- Bon appétit, sourit Orogas. Et bienvenue, murmura-t-il en regardant le navire noir.

* * *
Hannah observait son moignon, le visage livide, dans le reflet d’un baquet d’eau. L’onde ne revoyait pas une image nette comme l’aurait fait un miroir, mais ce qu’elle apercevait suffisait à la terrifier. Un instant, elle fut heureuse que son village fut détruit, ainsi ses frères et sœurs n’auraient pas à la traiter différemment.
La jeune femme ne regrettait pas son geste. Sauver la sœur du seigneur qui réchauffait son cœur valait la perte encourue ce jour-là. Hélas, depuis leur fuite précipitée de la grotte, Miguel n’avait pas posé les yeux sur elle. Son infirmité la dégoûtait de toutes évidences. Les deux estaliens parlant dans leur langue natale, le voyage fut extrêmement long. Plusieurs fois, Hannah fut tentée de les laisser là, à la merci des fauves et monstres de Norsca. Mais elle ne pouvait abandonner la femme qui avait soigné ses blessures et l’homme qu’elle aimait en définitive. Et quel avenir pour une infirme sans clan dans ce pays, d’autant plus avec l’arrivée de ce nouvel ennemi.
La norse regarda encore sa blessure, et des larmes s’échappèrent de ses grands yeux sauvages. Un rai de lumière crépusculaire entra dans la tente alors que le diestro se présentait à elle. Avait-il appelé ? Hannah mit cela sur le compte des absences qui ne cessaient de l’accabler depuis quelques jours, comme des rêves éveillés. Des cauchemars plutôt. Elle rabattit vivement la petite cape de peau tannée et teintée en rouge sur son moignon. L’avait-il vu ? Quelle honte !

- Je te dérange ? demanda Miguel d’une voix douce peu commune chez lui.
- Non. Toi pas déranger moi… je suis contente de voir toi.
- J’aurai… j’aurai dû venir te voir avant
, murmura le diestro en se rapprochant.

Hannah le rejoignit au centre de la pièce. Leurs corps brûlaient du feu de l’amour et du désir. Malgré lui, Miguel fit glisser son regard là où aurait dû se trouver un bras. Hannah s’empourpra et commença à se retourner quand l’estalien la ceintura, l’amena à lui et l’embrassa avec fougue. Elle se laissa aller, oubliant son infirmité. Très vite, leurs armes et habits jonchèrent le sol. Seule la capeline rouge demeura en place.

* * *
Le marteau à deux mains broya le crâne d’un loup-serpent, l’enfonçant sur deux bons pouces dans le sol. Johan ne put qu’observer un autre monstre se jeter sur lui. La hache du norse avorta le saut de la créature en lui défonçant les reins. L’elfe achevait un quatrième par le fer enchanté d’Hurlevent. L’un des mutants réussit cependant à s’enfuir en jappant tandis que Volgan achevait le dernier.
Couvert de sueur, le barbare soufflait comme un taureau. Il avait dû se concentrer pour ne pas perdre le contrôle ; aussi proche d’une montagne capable de taire la magie divine du sigmarite, il ne tenait pas à offrir sa sauvagerie en tribut.

- Les chasseurs ne vont pas tarder à retrouver ma trace, souffla Johan lui aussi exténué.
- Partons alors, déclara Tal’var en rengainant la lame ensorcelée. Nous avons encore beaucoup à faire.
- Et beaucoup à te raconter et entendre
, renchérit le barbare. Et puis cela me fera du bien d’avoir un retour à mes phrases !

L’elfe leva les yeux au ciel et prit la tête. Le barbare conta à l’initié ce qui s’étaient passé pendant son absence, quelques détails précisés par le rôdeur. Lorsque Volgan évoqua le combat contre son ami et sa miraculeuse guérison, le regard du sigmarite croisa celui de l’elfe. Johan conclut qu’une discussion privée avec l’asrai serait nécessaire, et vite. Puis ce fut au tour du sigmarite de raconter son combat contre Dhuul et la présence de Rabemeister dans son corps et son esprit.

- Et a qui avons-nous affaire actuellement ? souffla l’elfe, sombre.
- Moi. Johan je veux dire. Oberon ne me possède pas à proprement parler. C’est comme si il me conseillait par le biais de mes souvenirs… je sais, c’est confus. Mais face à Dhuul, son esprit s’est mêlé au mien. Peut-être la montagne l’empêche-t-il d’agir.
- Tu sais ce que nous allons y trouver?
demanda Tal’var après un long silence.
- La tombe d’un héros du Chaos. Pour le reste, je ne sais qu’une chose, c’est que l’entrée se situe vers le sommet du plus haut pic.
- Je suis marin, pas montagnard
, maugréa le barbare.
- Halte !!

Une détonation retentit et l’écorce au-dessus de la tête de l’elfe éclata sous l’impact du projectile de plomb. Tal’var jura intérieurement de ne pas avoir entendu ce nouvel ennemi qui parlait un reikspiel sans accent. Un impérial ? Volgan saisit son arme mais la main de Johan abaissa le bras armé. Une silhouette humanoïde sortit des fourrés.
L’homme avait le visage buriné, marqué par les intempéries et le temps, affichant une cinquantaine bien tassé. Richement vêtu, ses vêtements ne s’embarrassaient pas de fioritures. Il portait sur sa tunique lie de vin un long manteau de cuir noir, un chapeau à larges bords dissimulant quelque peu ses traits. Une fine moustache et un bouc poivre et sel ne suffisaient pas à masquer une longue cicatrice courant de sa gorge jusqu’à son œil gauche. Il brandissait un pistolet à deux coups, fumant. L’autre rengainait un second pistolet à la crosse d’ivoire. Le marteau de Sigmar brillait sur une broche aux côtés d’un crâne enflammé.

- C’est un inquisiteur, souffla Johan. Un de mon clergé.
- J’exige vos noms et les raisons pour un groupe aussi étrange de se trouver dans ces terres maudites
, déclara l’impérial en dégainant son épée.

* * *
Miguel s’éveilla nu sur la couche d’Hannah, les cris des marins donnant des ordres et déchargeant certaines de leurs marchandises l’ayant tiré de son sommeil. Il caressa le dos de la jeune femme qui dormait elle aussi dans le plus simple appareil. Dans la nuit, sa capeline s’était détachée et le moignon de son bras défunt se trouvait juste à côté du diestro. Miguel tendit la main vers une bougie qu’il alluma aux braises d’un petit brasero. La lueur orangée vibra et repoussa les ténèbres de la grande tente.
L’estalien sursauta, un « non » muet se dessinant sur ses lèvres. Le moignon rouge sang arborait une vilaine cicatrice. Mais ce qui amena des larmes aux yeux du noble, ce furent les deux pattes segmentées violacées, terminées par des crochets blancs, qui en sortaient, griffant l’air comme mus d’une vie propre. Encore petits, les appendices mutants insectoïdes crissèrent légèrement quand Hannah bougea.

- Miguel… ? Oh non, non !! Je ne pas vouloir que tu voir ça, je… mais… aaaahh !!

La jeune femme se retourna sur le dos. Miguel bondit hors du lit alors que les pattes semblaient vouloir l’atteindre. Le visage d’Hannah était blanc d’effroi. Ses yeux entièrement noirs reflétèrent vite les facettes des yeux d’une mouche. Et son ventre était tendu au maximum, comme si la norse attendait un accouchement imminent.

- C’est un cauchemar, gémit le diestro, comment est-ce possible ?!
- Ce pas être ma faute ! pleura la guerrière, je… je… Miguel ! MIGUEL !!

Le ventre enfla dans un craquement osseux, alors que la colonne vertébrale d’Hannah se brisait sous la poussée. Dans une gerbe de chair et de sang, de tripes et d’esquilles osseuses, le ventre creva et des mouches de la taille d’un chien en jaillirent, bourdonnants.

- NOOOON !!! hurla l’estalien en saisissant ses lames.


A suivre...



Dernière édition par Haghar Tripes-de-Feu le Mar 22 Mai 2012 - 5:02, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeJeu 10 Mai 2012 - 13:03

Tu es impressionnant ! Même lorsque l'on crois que cela va être calme il y des actions hallucinantes !
La fin de ce chapitre est terrible... La santé mentale du Diestro va en prendre un coup Wink

Magnifique récit comme toujours Zen
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Mai 2012 - 16:30

Dommage pour Hannah Crying or Very sad , sinon toujours aussi bien, et bonne continuation.
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeVen 11 Mai 2012 - 20:50

xarkhan a écrit:
Tu es impressionnant ! Même lorsque l'on crois que cela va être calme il y des actions hallucinantes !
La fin de ce chapitre est terrible... La santé mentale du Diestro va en prendre un coup Wink

Magnifique récit comme toujours Zen

Autnagrag a écrit:
Dommage pour Hannah , sinon toujours aussi bien, et bonne continuation.

Que rajouter de plus? Coeur
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeJeu 24 Mai 2012 - 20:49

Bonsoir,


Un grand merci à tous pour vos commentaires, le moteur qui fait avancer la machine à écrire ^^ Wink

Le chapitre 11 est un peu plus court (il me semble) que d'habitude, mais bon... on fait ce qu'on peut Smile

A vous, merci encore du temps que vous prenez pour lire et pour commenter, bonne lecture et la suite très vite !


Haghar.


X X X X X



Chapitre 11


Le crépuscule teintait de rose et de pourpre les pics enneigés de Norsca mais dans le sous-bois, la nuit s’étendait déjà, les animaux diurnes regagnant leurs tanières, nids et autres refuges. Pourtant, les bêtes nocturnes tardaient à faire leur entrée, la présence d’intrus les obligeant à plus de vigilance et de prudence. Car il ne s’agissait pas d’humain ou d’elfe, mais de chasseurs, des traqueurs, et qui jamais ne devenaient proie, pas même face aux pires prédateurs.
Mar’gor se pencha sur un genou, son imposante armure ouvragée de symboles maudits crissant sous l’effort. La terre demeurait quelque peu boueuse, imbibée du sang des bêtes du Chaos mortes. La main gantée caressa presque tendrement le poil hirsute et les écailles du loup-serpent gisant dans ses viscères. Le regard froid dissimulé par un casque de bronze et d’os quitta le cadavre pour se poser sur les autres. Pas un ne vivait. Et impossible de les ramener. Déjà leurs chairs pourrissaient, leur nature mutante accélérant le processus post-mortem. Le guerrier se releva en serrant les poings, tremblant d’une rage mal contenue.
Elu des Puissances de la Ruine, son armure grise, bronze et os arboraient les symboles de l’unité, du Chaos universel. Combien son âme souillée avait-elle vibré à l’annonce de la venue d’Archaon, le premier depuis Asavar Kul à porter la voix des quatre Dieux Noirs. Mar’gor était avant tout un chasseur. Tout devenait une proie à condition qu’on y mette le prix. Sa troupe pour le moins hétéroclite s’était forgé une solide réputation de chasseurs redoutables. Aussi rejoignirent-ils les armées d’Archaon au premier jour. Sillonnant Kislev, ils se firent rapidement le fléau des hommes du nord, coupant les voies de ravitaillement par des incendies, pillant les chariots d’armes et de nourriture et tuant les éclaireurs.
Quand les rumeurs de la défaite du Seigneur de la Fin des Temps aux portes de Middenheim par un simple forgeron du nom de Valten arrivèrent en Kislev, les alliances fragiles explosèrent en luttes, pillages, règlements de compte et, finalement, en retraite des troupes chaotiques vers Norsca et le Pôle. Les hardes d’hommes-bêtes regagnaient les sombres forêts tandis que les démons se dissipaient dans l’aethyr.
La troupe de Mar’gor se replia également, non sans tuer et piller les rares villages encore intacts des terres de la Reine des Glaces. Depuis lors, ils erraient à la frontière, dans l’attente d’un nouveau contrat alléchant, vivant de rapines, meurtres et viols occasionnels. La venue d’un sigmarite, seul, avait éveillé la curiosité du chasseur. On parlait d’une armée conséquente, arborant un œil unique comme emblème, et ne laissant que deux choix aux villages, troupes et autres bandes : les rejoindre ou mourir. Les serviteurs des quatre Puissances de la Ruines subissaient invariablement leur courroux. Mar’gor ne voulait pas prendre partit pour cette nouvelle force de Norsca ; leur vendre un espion impérial, un prêtre de surcroit, l’intéressait davantage.
Il espionna donc ce jeune humain qu’il peinait à croire seul. Et pourtant, nulle escorte, nul compagnon pour le porteur de marteau. Ce dernier semblait se parler à lui-même à moins qu’il ne communique directement avec Sigmar lui-même. Mar’gor s’amusait à cette idée quand il évita miraculeusement son piège. Ses hommes se trouvant trop loin, il avait hurlé qu’on lâche les loups-serpents. L’une des créatures mutantes avait trouvé la mort du saint marteau, puis le prêtre s’était éclipsé dans la forêt. Et voilà qu’il retrouvait la meute en sang, abattue sur une zone restreinte. Comment ce seul impérial, privé de ses pouvoirs par l’ombre de la montagne, avait-il pu combattre et remporter une victoire si écrasante ?
Mar’gor se releva et interrogea du regard son second, Karl, un homme de haute stature à peine vêtu d’un pantalon de peau, le torse nu et couvert de tatouages rituels. Le norse secoua la tête, sombre. Le chasseur se tourna vers le reste de sa troupe. Tzorg, un gor à quatre cornes et à la fourrure orangée retenait d’une main les chaînes cloutées attachées aux cous des deux derniers loups-serpents. Ces derniers grognaient leur envi de déchirer les chairs des cadavres, leurs queues fouettant l’air sauvagement. Sven Œil-de-Sang suivait, son arc en main, ses yeux scrutant le sous-bois. Grand et élancé pour un norse, on murmurait que ses veines charriaient du sang d’elfe ; les fous le clamant haut et fort perdaient la vie un jour, d’une flèche à l’empennage écarlate dans le cœur ou la gorge. Enfin vint Sylas, un sorcier aux pouvoirs capricieux. Impérial, Mar’gor ne lui faisait pas confiance et le considérait comme le maillon faible de son équipe. Il ne pouvait cependant pas se passer de ses maigres pouvoirs, du moins pour le moment.

- L’Impérial n’a pas pu faire ça seul, gronda Karl en se rapprochant de son chef.
- Je sais. Il y a trois empreintes différentes. Un des nôtres et deux impériaux.
- Et ces flèches-là sont elfiques
, cracha Œil-de-Sang. Doit y avoir un de ces oreilles pointues !

L’archer brisa les deux flèches avant de les fouler au pied. Sa haine des elfes attisaient les rumeurs sur son compte, ce qui ne cessait de le mettre en colère. Un cercle vicieux qui amusait Mar’gor. L’heure n’était cependant pas à la gaudriole mais à la vengeance. Et au-delà de la perte de ses bêtes, le chasseur ne souffrirait pas qu’une proie aussi facile – du moins en apparence – ne lui échappe.

- Poudre noire, souffla-t-il en examinant l’écorce d’un arbre fauchée par une balle. Ils sont donc deux impériaux, un norse et un elfe. Tzorg !

Le gor bêla un ordre accentué de coups de poings rageurs. Les mutants reniflèrent le sol à la recherche des fugitifs. L’absence de traces supposait qu’ils les dissimulaient, et qu’ils étaient donc conscients d’être pris en chasse tôt ou tard. Mais le flair de la moitié loup des monstres et les sens de leur moitié reptilienne permettraient rapidement aux chasseurs de les retrouver.

* * *
Hans Amadeus Stark lorgnait les compagnons par-delà les flammes du feu de camp, sur lequel grésillait la viande de deux gros lapins. Le répurgateur avait insisté pour qu’ils établissent leur camp en lisière de forêt et qu’ils fassent un feu pour se réchauffer et cuire le fruit de leur chasse. Tal’var quant à lui s’était exprimé contre, arguant que les hommes à la poursuite de Johan n’aurait qu’à suivre odeurs et lueurs. Ce à quoi l’impérial avait rétorqué que Sigmar les protégerait et que le feu était la meilleure arme face aux ténèbres. Aussi le rôdeur avait-il délaissé le feu de camp pour monter dans un arbre, scrutant les alentours avec méfiance. Il brûlait de ficher une flèche dans le gosier de cet homme arrogant, et qui ne cessait de fixer Hurlevent.
Johan dû se faire violence et raconta un vague mensonge initié par l’elfe quant aux raisons de leur présence en Norsca. L’initié n’aurait jamais proféré de telles choses face à un membre de son ordre, encore moins un répurgateur, mais la situation – et la présence d’Oberon Rabemeister – le poussèrent à se parjurer. Volgan fut présenté comme leur guide. Ils chassaient un théorique mage renégat. Stark les toisa un long moment, cassant chaque os de lapin, mangeant la chair chaude du bout des lèvres. Volgan dévorait sa part avec appétit, prêt à se jeter sur l’impérial si d’aventure il ne les croyait pas. Johan quant à lui ne réussit à rien avaler, comme l’elfe, ce qui ne manqua pas d’échapper au regard inquisiteur du vieil homme.

- Auriez-vous l’amabilité jeune prêtre de cesser vos mensonges blasphématoires… ?
- Je… je ne mens pas.
- Et vous osez vous dire serviteur de Sigmar, loué soit son nom. Votre manque d’appétit et votre soudain bégaiement suffiraient à eux-seuls à vous mener sur le bûcher.


L’elfe tourna ses regards vers le petit groupe. Ses désirs de meurtres allaient-ils se matérialiser ? Tal’var fronça les sourcils ; depuis quand avait-il besoin d’un prétexte pour tuer un simple humain ? Un intrus, un danger qui plus est ? La lame ensorcelée apaisa sa soudaine colère d’un léger vrombissement.
Le barbare se dressa quant à lui, s’étirant avec exagération, gonflant ses muscles. Le répurgateur ne jeta qu’un bref coup d’œil au norse avant de faire remarquer d’un sourire à l’elfe qu’il savait où ce dernier se trouvait. Seul contre trois certes, mais à ne pas sous-estimer.

- Ce que nous faisons ici ne regarde que nous, souffla l’initié, et avec tout le respect que je vous dois, nous ne sommes pas en Empire, vos prérogatives n’ont pas lieu ici.
- Mes droits et devoirs m’accompagnent où que Sigmar désire que je me rende. Il devrait en être de même pour… attention !

Trop tard. Volgan n’eut pas le temps de se retourner qu’une masse énorme le percutait et l’envoyait contre un tronc d’arbre. Le choc fut si violent que ses os se rompirent dans un craquement sinistre. L’elfe regarda éberlué le cauchemar vivant ; comment ne l’avait-il pas vu ni même entendu ? Hurlevent vrombissait avec fureur désormais, tant et si bien que son fourreau commença à se fissurer. Le chaos était on ne peut plus présent dans ce monstre difforme.
Son corps avait la taille d’un bœuf mais avait dû être humain jadis. Couleur de chair morte, striée de tâches pourpres, la peau du monstre ondulait sous le roulement de ses muscles puissants. Trois pattes pareilles à celles d’oiseaux le transportaient sur le sol avec une rapidité et une dextérité insoupçonnables. Une gueule verticale s’ouvrait sur son corps, suintant d’un acide qui gouttait sur le sol, libérant des fumerolles verdâtres. Deux têtes aveugles, aux mâchoires démesurées dotées de plusieurs rangées de crocs pointus claquaient sans discontinuer au bout de longs cous sinueux. Des tentacules bleutés s’agitaient frénétiquement sur son arrière-train, des éclairs éclatant par intermittence.
La bête du chaos se tourna vers Johan et hurla, un cri strident qui faillit faire tomber de son arbre l’elfe à l’ouïe hypersensible. Mais le sigmarite prit sur lui et roula sur le sol, esquivant une des deux bouches. Ses mains se refermèrent sur son marteau et dans le même geste, il projeta la tête de son arme sur le monstre. Le corps ondula de plus belle, comme si la peau retenait un liquide et le contrecoup envoya l’impérial au sol, sonné. Les détonations à répétitions effrayèrent quelque peu l’abomination, Stark vidant ses deux pistolets. Les projectiles de plomb crevèrent la peau caoutchouteuse qui libéra un gel blanc à l’odeur épouvantable.
Tal’var sortit de sa transe, et observa le monstre se dandiner pour attraper le vieil homme qui tirait d’une main l’initié à l’abri, et piquait de son épée de l’autre. Deux flèches atteignirent une tête qui retomba mollement contre son corps. L’elfe glissa sur le tronc, délaissant son arc pour saisir Hurlevent quand une odeur d’ozone précéda le déchaînement des éclairs. Tal’var et Stark furent projetés en arrière par la détonation et tout ce qui pouvait prendre feu autour de la bête s’embrasa. Les flammes bleutées figuraient des visages tourmentées et le crépitement habituel du feu n’était que gémissements de mourants.
Le monstre s’avançait vers l’elfe qui peinait à rester conscient. Tal’var tenta de saisir sa dague mais ses doigts engourdies se refermèrent sur du vide. Un hurlement sauvage, rien d’humain, couvrit les borborygmes de l’enfant du Chaos. Un hurlement de loup. Un second monstre apparut dans le champ de vision de l’elfe. Bipède, la créature avait tout d’un loup, quoique sa gueule fût légèrement humaine. Ses bras puissants s’agitèrent et les griffes noires de deux pouces de longs déchiquetèrent la peau flasque du monstre, projetant des gouttelettes de son sang gélatineux tout autour de lui. Une seconde détonation brûla la fourrure grise et noire du loup-garou mais ses blessures se refermèrent instantanément ; sa rage cependant en fut décuplée.
Alors que les deux bêtes du Chaos, les démons de Norsca, s’affrontaient, le rôdeur se releva. Stark fit de même, rechargeant ses pistolets tandis que l’initié sortait doucement des ténèbres de l’inconscience. Il écarquilla les yeux devant le spectacle sauvage. Le loup-garou finit par l’emporter et déchira en deux le corps épouvantable du monstre. Gravement blessé, ce dernier tenta de se replier mais la bête demi-humaine continua à le labourer de ses crocs et de ses griffes. Il n’en resta bien vite qu’une pulpe malodorante.

- Préparez-vous à l’abattre, cria le répurgateur en pointant ses armes.
- Attendez ! gémit Johan en se relevant, je crois que c’est…
- Feu !


Stark tira. Le loup-garou qui s’était tourné vers eux reçut de plein fouet les projectiles de plomb, et hurla plus de surprise que de douleur. L’impérial cria sa victoire lorsque l’hybride s’effondra, mais déchanta bien vite quand il remarqua les blessures se refermant, les balles retombant au sol, expulsées par l’incroyable pouvoir de régénération du monstre.

- Cessez ! hurla à son tour le sigmarite en se plaçant entre le monstre et le répurgateur.

Mais le loup avait déjà amorcé un saut, visant l’homme qui le blessait. L’elfe faucha en plein vol la créature de sa lame. Hurlevent émit une aveuglante lueur et une note cristalline à laquelle répondit la bête par un jappement aigu.
Lorsque les compagnons recouvrirent la vue, le loup-garou avait laissé place à Volgan, indemne, nu et reposant sur le sol en position fœtale. L’elfe se rappela la miraculeuse guérison du barbare après qu’il l’eut abattu. Miguel et lui avaient eu raison de se méfier de cela, et du mutisme du norse. Avait-il été contaminé dans ce monde de cauchemar ? Plus que probable.

- Très intéressant, siffla Stark en rangeant ses pistolets et en saisissant une petite arbalète. Je suppose que la nature mutante de votre… guide, vous avez échappé à tout deux.
- Il est notre ami
, répondit Johan, glacial, laissez-le !
- Qu’en pense le seigneur elfe ?


Tal’var regarda un long moment la forme endormie de Volgan. Le barbare qu’il avait appris à apprécier. Un frère d’armes. Puis son regard si étrange se reporta sur le répurgateur qui tenait en joue le métamorphe de son arbalète de poing, chargée d’un carreau à la pointe brillante. De l’argent. Johan décida pour lui. Le manche de son marteau s’abattit sur le crâne du répurgateur qui s’effondra sans un son.

* * *
Dieter embrassa du regard les plaines gelées de Kislev qu’il quittait enfin pour s’engager vers les montagnes de Norsca et vers son objectif. Le mage gris se massa la mâchoire, encore douloureuse de l’attention que lui avait porté le nain après qu’il lui ait sauvé ma vie ; quelle reconnaissance ! Son œil droit arborait encore une carnation pourpre. Le sorcier renégat avait bien crû devenir borgne quand le poing de son compagnon de voyage s’y était écrasé.

- J’te fais une fleur pour c’te fois, avait-il dit, j’te crève pas. Mais t’met plus entre ma mort glorieuse et moi !

Des paroles qui, pour l’esprit du mage, n’avaient aucun sens. Bien sûr, il connaissait les Tueurs nains et leur serment de mourir en brave pour pouvoir expier auprès de leur dieu, lui expliquer leur crime secret et se voir potentiellement pardonner. Etre sauvé, par un humain et surtout par un magicien usant de son art devenait la pire des hontes. Depuis, Braka Forgepierre ruminait, insistant sur le fait que son péché était désormais double et qu’il devrait trouver la plus fabuleuse des morts.
Dieter sourit alors que son regard glissait sur les flancs d’une grande montagne, à moins de deux jours de marche. Son pic enneigé demeurait dans l’ombre, et ce malgré le fait qu’il fut le plus haut de la chaîne montagneuse. Maudit. Souillé. Par ce qu’il renfermait en son cœur. Par les Puissances de la Ruine. Mais quel pouvoir ! Le mage de l’ombre ressentait les vents de magie rugir autour de cette montagne, tombeau d’un héros du Chaos. Les pas lourds du nain le tirèrent de ses réflexions.

- Alors, grommela-t-il comme à son habitude, on est bientôt arrivé ?
- Oui…
souffla le mage. Cette montagne, la plus grande, tu la vois ?
- Suis pas aveugle,
cracha le nain. Enfin des montagnes… mais celle-là a une sale gueule.
- Ta mort glorieuse t’y attend…
- Bien ! Cesse donc de bavarder et continuons !


Braka s’engagea sur la route enneigée qui laisserait vite la place à un chemin de pierres. Dieter le toisa un long moment avant de le suivre, capuche rabattue sur son visage émacié par le voyage.

- Ta mort et ma gloire… souffla-t-il pour lui-même.

* * *
- Je suis un ulfwerenar… depuis toujours.

Le barbare s’était éveillé quelques heures après l’attaque de l’enfant du Chaos. Johan le couvait du regard. Un regard triste, dénué de reproche, de haine ou de peur. L’elfe qui se tenait à distance respectueuse cependant le toisait d’un tout autre regard. Difficile à déchiffrer, les yeux des elfes n’ayant pas de pupille différenciée de leur iris, et leur visage demeurant froid et inexpressif. Arc en main, il faisait les cents pas non loin d’un arbre esseulé où avait été ligoté le répurgateur. Ce dernier demeurait inconscient ; sans les soins de Johan, la vie l’aurait depuis longtemps quittée. Démasqué, Volgan s’était donc vu obligé de révéler son secret, sa nature mutante touchant environ un norse par tribu et par génération. Sa rage, sa colère, sa force, trouvaient leurs apogées dans une forme hybride d’homme et d’animal, un loup pour le barbare.

- Je ne voulais pas vous mentir, mais je sais ce qu’on fait des gens comme moi dans l’Empire.
- Tu es un mutant,
lâcha l’elfe, glacial. Je trouve ta réaction étrange Johan, ton ordre brûle et massacre pour moins que cela.
- Je te l’accorde,
répondit l’initié après un instant, mais je diffère de ceux de mon ordre. Un templier d’Ulric pourrait voir en notre ami une bête mutante comme un élu de son dieu. Où est la vérité Tal’var ? Je ne la possède pas, mais peut-être que toi si ?
- Non.
- Alors nous n’avons pas à juger Volgan pour ce qu’il est. Il nous a sauvés. Et il est un Elu ; je ne pense pas qu’Ixli aurait choisi un serviteur de la Ruine…


Le rôdeur hocha la tête et ses traits s’adoucir quelque peu. Au plus profond de lui, Tal’var détestait ce qu’était, ce que représentait un être comme Volgan, un loup-garou comme les appelaient les humains. Rien à voir avec les esprits des bois que vénéraient les asrais. Un monstre mutant aux allures de bête enragée. Cependant, il ne pouvait nier son amitié pour le norse. Hurlevent ne réagissait pas en sa présence, si ce n’était en le désignant comme un Elu.

- Demain, déclara Johan, nous rallierons cette montagne maudite tous les trois et nous nous occuperons de ce Sceau. Puis nous rejoindrons Aurélia, Miguel et la norse en terres de Bretonnie.
- Soit, murmura l’elfe. Dormez tous les deux. Vous avez été blessés et je n’ai pas réellement besoin de repos. Je monterai la garde.

Volgan remercia d’un geste de la main l’elfe avant de s’allonger pour s’endormir dans la seconde. Johan s’éloigna de quelques pas, pria Sigmar et rejoignit le feu de camp. Bientôt, le ronronnement du feu et les ronflements sourds du norse furent les seuls sons à briser la mélodie diaphane de la nuit, laissant l’archer à ses réflexions.

* * *
Le navire bretonnien encaissa le coup en craquant de toutes parts. Sa voilure déchirée par un trait de baliste pendait au vent comme un châle blanc. La rapide embarcation druchii s’était ensuite alignée sur Le Cygne d’Azur, les corsaires hurlant leur envie de meurtre, tous se préparant à l’abordage. Les elfes noirs étaient menés par une femme chauve portant une longue lame effilée et un crochet barbelé de la taille d’une hache. Quelques carreaux noirs fusèrent auxquels répondirent les rares archers bretonniens.

- Préparez-vous à l’abordage, hurla le capitaine Nicolas pour couvrir le vacarme des druchiis.
- Abordage ?! rugit une voix assourdie. C’est à nous de les aborder ! Pour le Graal, la Dame et le Roy !!

De la soute du navire jaillit en hennissant un puissant étalon blanc à la barde colorée. Le chevalier de Pourpressence chevauchait, en armure complète, épée à deux mains brandie. A la force de ses cuisses et de sa voix, il mena sa fidèle monture sur le pont détrempée et dans un prodigieux bond, sauta par-dessus le bastingage.
Bretonniens et druchiis le regardèrent, éberlué, franchir la distance entre les deux navires et se réceptionner sur le vaisseau elfique. Redoublant son cri de guerre, il faucha quatre corsaires de son imposante lame, le cheval fracassant de ses sabots le crâne d’un cinquième. La mort des ennemis, la vue de ce chevalier en armure étincelante amenant la panique chez les pirates, tel Gilles le Breton ressuscité, galvanisa les marins qui enjambèrent à leur tour les bastingages pour se jeter sur les elfes noirs.
La surprise passée, la supériorité des druchiis tant sur le plan martial que marin se fit ressentir. Nombres d’entre eux avaient cependant péris lors de l’attaque initiale, certains projetés par-dessus bord par le cheval bardé d’acier.

- Tuez le chevalier, hurla Iriana en perforant le cœur d’un marin blond.

Nul besoin au chevalier de parler le sombre langage des elfes noirs pour comprendre l’ordre de la femme qui menait les corsaires. Il fit faire volteface à sa monture qui piétina un arbalétrier blessé et leva son épée devant lui dans un salut guerrier.

- Toi et moi démon ! rugit-il.

Une ombre passa sur le reflet de sa lame. Le chevalier se décala au dernier instant et la dague elfique ripa sur son gorgerin. Un elfe avait sauté en croupe derrière lui et tenté de l’égorger. Mais la Dame protégeait son héros. Il envoya le lourd pommeau de son espadon dans les côtes de son adversaire avant de l’éjecter sur le pont. Il lança sa monture au galop, avalant les quelques dizaines de pieds le séparant de l’elfe noire.
Un marin dirigea alors une des balistes à répétitions vers le chevalier, libérant une volée de traits barbelés et empoisonnés. Deux des flèches géantes tuèrent un corsaire, les autres frappant le cavalier. Une lueur bleutée entoura alors ce dernier et les projectiles chutèrent sur le pont sans avoir occasionné le moindre dommage.

- Louée soit la Dame ! rugit le chevalier en chargeant Iriana.

* * *
- Elfe… souffla une voix sourde.

Tal’var détourna ses yeux de l’aube naissante pour foudroyer du regard le répurgateur. Stark se réveillait doucement, encore hébété du coup à la tête. L’elfe le toisa un moment avant de s’en détourner.

- Serviteur de Khaine, nous devons parler !

Un éclair de colère illumina les yeux en amande de l’archer. Dague en main, il se dirigea en silence vers le vieil homme ligoté et qui décidemment on savait trop.

* * *
- Hannah…

Miguel perfora une des grosses mouches qui alla agoniser dans un recoin de la tente alors que les autres déchiraient la toile, se répandant dans le camp. Très vite les cris des norses et des marchands résonnèrent, les armes tirées de leurs fourreaux répondant aux sifflements stridents des insectes mutants.
L’une d’elle fit demi-tour et chargea le diestro qui esquiva avant de trancher une aile… qui repoussa avant que le monstre ne touche le sol. Dans un gargouillis immonde, un dard poussa sur l’abdomen de la créature, suintant d’une liquide orangé aux relents caractéristiques ; du poison. Noble et estalien, Miguel savait reconnaître les odeurs des substances capables de tuer un seigneur sans qu’une lame ne soit tirée.
Mais à cet instant, l’épéiste semblait avoir perdu toute volonté de combattre, de vivre, toute capacité à réfléchir. Seuls ses réflexes guerriers lui permirent d’éviter le dard puis le crachat acide qui rongea l’acier noir du brasero, puis de percer le corps chitineux de la mouche géante qui s’effondra sur le sol, vrombissant. Les braises volèrent vers la toile huilée qui s’embrasa. La chaleur soudaine, la morsure même des flammes ne suffirent pas à l’arracher de sa macabre obsession. Le cadavre d’Hannah bougeait encore, agité de spasmes, une gerbe de sang pourpre s’en échappant à intervalles réguliers.

- Miguel ! Attention !

Aurélia fit irruption dans la tente en flamme. Une plaie sanglante déchirait ses chairs au-dessus du sein gauche, mais la jeune femme sembla indemne. Elle saisit son frère par l’épaule, tombé à genoux. Consciente que sa voix ne suffirait pas, elle tira violemment vers elle. Mais les yeux du diestro ne quittaient pas la norse écorchée vive. Elle le gifla. Les yeux morts se tournèrent vers elle, puis retombèrent en direction de la couche qui prenait feu. A l’extérieur, les hommes combattaient et mourraient.
La sorcière invoqua une fine pluie qui dévora le feu avant qu’il n’enflamme toute la tente. Puis avec un dernier regard pour son frère, Aurélia se dirigea vers les combats, invoquant le vent de lumière pour châtier ces abominations.
L’épéiste souffrait. Plus qu’aucune blessure lui ayant été infligée, plus que toute insulte proférée à son égard ou à celle de sa famille. Jamais il n’avait sut pouvoir aimer à ce point, en si peu de temps, une paysanne, une norse qui plus est !
La toile devant lui, déchirée et brûlée, battait au vent de Norsca. Un cri retentit. Celui d’une femme. Il cilla par deux fois. Entre deux passages du morceau de toile huilée, il aperçut une jeune femme belle et fragile, au cœur fort, vêtue de blanc et à la chevelure noire comme une nuit sans Lune. Aurélia de Llopa. Sa sœur. Son sang. Son premier amour. Et voilà qu’une bête tentait de l’empaler de son monstrueux dard noir bardé d’échardes de chitine.

- Aurélia… AURELIA !!!

Miguel bondit hors de la tente calcinée, nu et armé. Trop tard pour courir. A ses pieds gisaient ses effets et sa ceinture. Le pistolet. La balle de plomb fit éclater la chitine et creusa un trou béant dans le thorax du monstre qui dévia son attaque. Aurélia tendit une main et un éclair blanc acheva le mutant insectoïde. La hiérophante invoqua un bouclier qui la protégea d’un jet acide, et se dirigea vers Miguel qui récupérait son pantalon.

- Frère ?
- Pardonne mon égarement,
souffla le diestro en ceignant ses armes, il est temps pour moi de délivrer la mort.
- Ensemble.
- Oui… ensemble.


Un geste rapide et une lueur diaphane entoura les lames de l’estalien qui courut aider un groupe de marchands. Aurélia suivit, en invoquant des protections magiques. Une fois de plus, le frère et la sœur ne firent qu’un au combat, alors que les mouches géantes ne cessaient de grossir, grandir et se parer de monstrueuses mutations.


A suivre…



Dernière édition par Haghar Tripes-de-Feu le Dim 5 Aoû 2012 - 15:39, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai 2012 - 5:46

Merci pour cette suite. Vivement le prochain épisode Wink
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MessageSujet: Re: La Prophétie de Xianglia (troisième partie)   La Prophétie de Xianglia (troisième partie) - Page 2 Icon_minitimeVen 25 Mai 2012 - 17:51

Bravo, Bravo Bravo Bravo Bravo Bravo Bravo Bravo

Et sinon?

Citation :
Bien sûr, il connaissait les Tueurs nains et leur serment de mourir en brave pour pouvoir expier auprès de leur dieu, lui expliquer leur crime secret et se voir potentiellement pardonner.

affraid Comment tu sais ça? Même dans le LA Nain ils disent pas pourquoi les Tueurs veulent se faire tuer, juste qu'ils sont fous.
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